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Le maître du chien meurtrier en prison

by Nouvelles

Son chien s’était tant acharné sur le petit Aaron que l’enfant de 19 mois était mort, succombant à de multiples morsures, il y a deux ans, dans le hall d’un immeuble de la cité de l’Etoile, à Bobigny. Hier après-midi, Gérard Zadi, le propriétaire du molosse croisé rottweiler et malinois, qui avait tué Aaron, a été condamné à deux ans de prison dont un an ferme au tribunal de Bobigny. Arrivé libre à l’audience, cet ancien maître-chien de 62 ans est reparti sous escorte policière directement pour la prison. Sévère sans doute, volontairement exemplaire probablement, la sanction a surpris tout le monde, y compris les parents du bébé, pour lesquels « si cette peine provoque une prise de conscience, si elle est dissuasive, au moins notre drame aura servi à quelque chose ».

Gérard Zadi risquait d’ailleurs dix ans de prison pour la mort d’Aaron, un « homicide involontaire » mais entaché de multiples infractions aux règles en matière de chiens de défense et d’attaque. Les juges de Bobigny ont aussi voulu montrer que ce nouveau drame de chien dangereux n’était pas qu’un simple accident, la « faute à pas de chance » qu’ont tenté de faire valoir le maître-chien et son avocat en évoquant une « série de circonstances dramatiques ».

Mauvais traitements

En ce début de soirée du 23 octobre 2007, l’animal, en principe enfermé dans son appartement, attaché à une table, divaguait dans l’immeuble depuis l’après-midi. Il était aussi tellement affamé, visiblement décharné et si peu nourri depuis des mois, qu’il en avait dévoré une épongeâ?¦ La seule nourriture trouvée, à l’autopsie, dans son cadavre, criblé des coups de couteau qu’avait dû lui infliger un habitant pour qu’il lâche le bébé. « Je le nourrissais quand j’avais les moyens. Peut-être pas suffisamment, d’accord, mais au moins une fois par jour », s’est mollement défendu le maître-chien, invoquant le manque d’argent.

Quant au mystère de la présence de l’animal dans les étages, errant jusqu’à cet instant où il s’est mué en boule de nerfs et de crocs, devant l’ascenseur qu’attendait la maman d’Aaron, son bébé dans les bras, Gérard Zadi rappelle avoir « laissé les clés à la gardienne, pour une intervention de plombier ». Ces derniers sont effectivement entrés chez lui vers 14 heures. « Je n’accuse personne, mais je ne m’explique pas comment mon chien s’est détaché et a pu sortir », défend-il, tête basse mais la voix assurée.

Pour l’avocat des parents d’Aaron, M e Abahri, pour le substitut du procureur, comme pour les juges qui l’ont confirmé en suivant ses réquisitions à la lettre, Gérard Zadi avait surtout « fabriqué une bombe à retardement, au fil des mois de mauvais traitements ». « Comment peut-il nous dire qu’il a tout fait pour prendre soin de ce chien ! s’est emporté le substitut, Guillaume Pontalis, en dénonçant « l’irresponsabilité d’un homme dont le métier devait, au contraire, être de savoir le maîtriser et d’en prendre soin ». Au lieu de quoi, Gérard n’avait ni déclaré ni assuré le molosse, occasionnellement battu. « Maltraiter ce chien en a fait une arme, j’espère que cette décision aura une valeur pédagogique », a salué M e Abahri.

2009-12-04 11:00:00
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