Le manque de candidats socialistes à la succession d’Alain Berset au Conseil fédéral s’explique par un contexte particulier

Le manque de candidats socialistes à la succession d’Alain Berset au Conseil fédéral s’explique par un contexte particulier

Alain Berset a annoncé son départ du Conseil fédéral il y a plus d’un mois, mais jusqu’à présent, il y a peu de prétendants socialistes à sa succession. Seul le conseiller national bâlois Mustafa Atici a fait part de sa candidature. Ce manque d’empressement s’explique par un contexte particulier.

Le 21 juin 2023, le conseiller fédéral fribourgeois a annoncé son départ pour la fin de l’année. Cependant, plus d’un mois après cette annonce, aucun favori pour lui succéder ne s’est manifesté.

Malgré cela, il y a de nombreux membres du Parti socialiste qui rêvent d’entrer au Conseil fédéral. Alors pourquoi attendent-ils pour se déclarer ? Tout simplement parce qu’il s’agit de choisir le bon moment pour le faire.

Partir trop tôt présente le risque d’attirer trop d’attention et de devenir une cible pour les autres candidats et les médias. En partant trop tard, il est difficile de rattraper ses concurrents. Il s’agit donc d’une véritable “course à la succession”.

Le contexte actuel est particulier. D’une part, il est rare en politique suisse qu’un conseiller fédéral annonce son départ plus de six mois avant la fin de son mandat. Généralement, le délai est beaucoup plus court, parfois seulement quelques semaines.

D’autre part, les élections fédérales d’octobre constituent une autre raison pour laquelle certains prétendants attendent avant de se déclarer. Ils ont d’abord besoin d’être réélus au Parlement. Annoncer leur candidature avant les élections pourrait sembler arrogant ou présomptueux, et cela pourrait être encore pire s’ils ne sont pas réélus. De plus, jongler entre les deux rôles peut être fastidieux.

Enfin, le silence des favoris s’explique également par le fait que le Parti socialiste n’a pas encore décidé si des critères de genre ou de région linguistique seront mis en place pour la succession. Par exemple, lors de la succession de Simonetta Sommaruga, la direction du parti exigeait des candidatures féminines.

Si les favoris se font discrets, un outsider, Mustafa Atici, a déjà exprimé son intérêt pour le siège d’Alain Berset. Cependant, ses chances d’être élu, voire simplement désigné par son parti comme candidat, sont faibles, voire inexistantes. En effet, Atici est à Berne depuis seulement quatre ans et n’est pas considéré comme un poids lourd au Parlement. Sa candidature précoce lui sert avant tout à se faire connaître.

Quant aux favoris, ils s’observent, consultent, élaborent des stratégies. On peut citer Beat Jans, Eva Herzog, Daniel Jositsch, Jon Pult, Matthias Aebischer et Pierre-Yves Maillard. Ils doivent faire face à deux obstacles : être sur le ticket socialiste et ensuite remporter la mise devant l’Assemblée. Pour l’instant, tout se déroule en coulisses, mais les choses devraient s’accélérer à l’automne.

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