Le fabricant de pneus français Michelin vient d’inaugurer le premier démonstrateur industriel permettant de produire du butadiène d’origine biologique. L’entreprise pourra bientôt remplacer le pétrole par de l’éthanol pour fabriquer ses pneus.
Dans le paysage automobile français, Michelin est sans aucun doute le manufacturier le plus connu et, également, le plus réputé. L’entreprise clermontoise travaille depuis de nombreuses années à rendre ses produits plus respectueux de l’environnement, et une nouvelle étape vient d’être franchie avec une petite révolution, relatée par un communiqué de presse.
Mais tout d’abord, rappelons brièvement comment est fabriqué un pneumatique. Pour simplifier, la fabrication d’un pneu implique plusieurs étapes. Les matériaux tels que le caoutchouc, les fils d’acier et les textiles sont préparés. Ensuite, la carcasse est construite en superposant des couches de fils et de textiles imprégnés de caoutchouc.
Le calandrage donne forme à la bande de roulement et aux flancs, suivis de la vulcanisation pour durcir le caoutchouc. Les composants sont assemblés, le pneu est équilibré, inspecté et soumis à des contrôles qualité. Enfin, les pneus sont emballés et prêts à être distribués aux fabricants ou aux points de vente.
Remplacé le pétrole par de l’éthanol
Dans tout ce processus, il y a évidemment des agents “polluants” qui interviennent, dont du pétrole. Mais Michelin vient de présenter une alternative à “l’or noir”, tant décrié ces dernières années.
Michelin, IFPEN (Institut français du pétrole et des nouvelles énergies) et Axens ont inauguré conjointement le premier démonstrateur industriel de production de butadiène biosourcé en France sur le site Michelin de Bassens, près de Bordeaux. Ce démonstrateur est un élément clé du projet BioButterfly, une initiative collaborative soutenue par l’ADEME.
L’objectif du projet est de développer et de commercialiser un procédé de production de butadiène utilisant de l’éthanol extrait de biomasse (plantes) comme alternative durable au butadiène dérivé des combustibles fossiles. Autrement dit, avec cette méthode, cela éliminerait le fameux butadiène dérivé du pétrole qui représente à lui seul environ 14 % d’un pneu.
C’est une matière première clé pour la production de caoutchoucs synthétiques que Michelin utilise donc depuis longtemps pour fabriquer ses produits et qui bénéficie d’une excellente résistance à l’abrasion et au vieillissement. Rappelons que Michelin propose déjà des pneus en matière recyclée.
Michelin sur tous les fronts ?
Lancé en juillet 2023, le démonstrateur industriel vise à valider l’ensemble du processus de production de butadiène biosourcé. Il cherche à démontrer la viabilité technologique et économique du processus, avec une capacité de production comprise entre 20 et 30 tonnes par an.
La commercialisation, gérée par Axens, constitue une étape clé pour garantir des volumes importants de butadiène renouvelable sur le marché. Reste à savoir, évidemment, s’il y aura un changement perceptible en termes d’utilisation et de longévité par rapport aux gommes dites “traditionnelles”.
Rappelons que Michelin travaille également depuis plusieurs années déjà au développement de pneus innovants, sans air. Ces derniers portent le nom d’Uptis, qui n’est autre que l’abréviation de Système de pneu unique anti-crevaison . Leur particularité ? Ils n’ont pas besoin d’être gonflés, puisqu’ils n’utilisent pas d’air du tout. Ils possèdent en effet une structure porteuse composée de lamelles souples en CVR (Composite Verre-Résine).
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