17 janvier 2025 – 11h20 – Monde
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Les relations entre la France et l’Algérie sont dans une situation désastreuse. Paris parle d’une “attitude hostile” de la part d’Alger et le président Emmanuel Macron convoquera bientôt ses ministres pour discuter de la manière dont la France devrait réagir à cette situation.
La détérioration de la relation intervient après la reconnaissance française de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Cette décision a suscité la colère de l’Algérie, qui soutient le mouvement indépendantiste du Polisario. L’emprisonnement de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en Algérie et l’arrestation en France d’« influenceurs » algériens pour « discours de haine et discours violents » ont également aggravé la situation.
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“La relation entre la France et l’Algérie n’est pas une relation bilatérale ordinaire, mais une relation de profonde solidarité”, a déclaré Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, au Parlement. « Mais la coopération nécessite deux parties. Les raisons pour lesquelles les autorités algériennes ont adopté une attitude hostile n’ont rien à voir avec l’Algérie ou ses intérêts. La France est un pays souverain qui choisit avec qui elle coopère. Ce que la France veut construire avec le Maroc n’enlève rien à ce que la France veut construire avec l’Algérie.” Barrot est prêt à se rendre en Algérie pour discuter de la crise.
Malgré le maintien des voies diplomatiques ouvertes, les responsables français qualifient la relation de « presque rompue ». Selon eux, l’Algérie mène une politique de réduction de la présence économique française dans le pays. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont chuté de près d’un tiers depuis l’été. Selon des sources diplomatiques citées par Reuters, l’Algérie a tenté ces derniers mois de rendre plus difficile la conduite des affaires des entreprises françaises, notamment des exportateurs de céréales qui sont ignorés dans les appels d’offres.
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Il existe également des tensions politiques et culturelles. Le 6 janvier, Macron a déclaré que l’Algérie “entrait dans une histoire qui déshonore le pays” en arrêtant “de manière totalement arbitraire” l’écrivain Boualem Sansal. Son état de santé s’est dégradé ces dernières semaines. Jeudi dernier, l’expulsion par l’Algérie d’un influenceur qui souhaitait être expulsé de France a fait beaucoup de bruit. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau estime que l’Algérie cherche à “humilier” son ancien colonisateur. “Il s’agit d’une violation des accords régissant nos relations et d’un grave précédent”, a déclaré M. Barrot.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a démenti dans un communiqué toute recherche d’escalade et accusé l’extrême droite française de campagne de désinformation. Le parti de gauche La France insoumise (LFI) accuse Retailleau d'”alimenter l’escalade et de forcer l’affrontement”. LFI souligne que des millions de Français “ont un lien direct d’affection et de fraternité respectueuse avec le peuple algérien”.
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