Peu connu du grand public, le métapneumovirus a provoqué de nombreuses infections respiratoires aux États-Unis, suscitant l’inquiétude des spécialistes concernant l’avenir.
Après un hiver marqué par les épidémies de grippe et de Covid-19, un autre virus est apparu au printemps : le métapneumovirus.
Ce dernier provoque des symptômes similaires : infection pulmonaire inférieure, toux sèche, écoulement nasal, mal de gorge et fièvre, et prend de l’ampleur.
Une menace sous-estimée, selon les spécialistes
Selon les systèmes de surveillance des virus respiratoires aux États-Unis, le métapneumovirus a entraîné une hausse significative des admissions en soins intensifs. Les jeunes enfants et les personnes âgées, plus vulnérables à ce type d’infections, sont particulièrement touchés.
D’après les autorités sanitaires américaines, 11 % des patients testés dans les hôpitaux étaient positifs. Selon leurs estimations, cela correspond à une augmentation de 36 % par rapport au pic saisonnier de métapneumovirus avant la pandémie, qui était alors de 7 %.
Cependant, la plupart des personnes infectées ignoraient probablement qu’elles l’étaient, car elles ne se font guère tester en dehors des hôpitaux. Et contrairement au Covid-19 et à la grippe, il n’existe pas de vaccin ou de médicaments antiviraux pour traiter ce métapneumovirus (HMPV).
Des cas de pneumonies graves
Dans la plupart des cas, les symptômes du métapneumovirus sont bénins, mais ils peuvent se transformer en pneumonie chez les personnes les plus vulnérables. Les jeunes enfants, les personnes âgées et celles ayant un système immunitaire affaibli ont un risque plus élevé de développer des symptômes graves nécessitant une hospitalisation.
Début avril, Diane Davison, une avocate originaire de Baltimore âgée de 59 ans, a contracté ce virus. Pensant souffrir de Covid, elle a effectué plusieurs tests, tous négatifs. Immunodéprimée, elle a été envoyée aux urgences par son médecin, où des analyses sanguines ont révélé qu’elle était positive au HMPV.
Dans une interview accordée à CNN, elle a déclaré ne plus pouvoir parler au téléphone car elle avait une toux violente qui la faisait presque vomir.
Le métapneumovirus a été découvert aux Pays-Bas en 2001 chez des enfants atteints d’infections respiratoires inexpliquées. Un examen plus approfondi des gènes du virus a révélé un parent proche : le métapneumovirus aviaire, qui infecte les oiseaux.
Les scientifiques pensent qu’il est probable qu’il ait été transmis des oiseaux aux humains et qu’il a évolué à partir de cette mutation. Des chercheurs ont également analysé des échantillons de sang conservés depuis 1958 et ont montré que ce virus circulait depuis au moins un demi-siècle.
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