Le métier de prestataire de santé à domicile : un accompagnement essentiel pour les patients

Le 7 avril célèbre la Journée mondiale de la Santé, nous avons décidé de vous faire découvrir le métier de prestataire de santé à domicile.

Le métier de prestataire de santé à domicile est né au milieu des années 70 en France. Souvent à l’initiative de ces sociétés, ce sont des anciens infirmiers, pharmaciens, professionnels de santé qui se sont rendu compte qu’il y avait des lacunes avec le désir de la population française de vivre leur pathologie à leur domicile. Ils ont pensé que, pour accompagner et apporter ces dispositifs médicaux au patient, il manquait un maillon et donc ces professionnels ont créé leur propre entreprise. Aujourd’hui, un prestataire de santé à domicile est soit une entreprise, soit une association à but lucratif. Aujourd’hui en France, il y a 2 500 entreprises à travers le pays, dont plus de 80 % sont des TPE de moins de 10 employés réparties de manière équitable sur le territoire national. Cela représente 35 000 salariés, dont un sixième sont des professionnels de santé, des pharmaciens car pour la délivrance de l’oxygène pour les maladies respiratoires, l’oxygène étant considéré comme un médicament, il faut donc le diplôme de pharmacien. Mais aussi majoritairement des infirmiers, des ergothérapeutes pour les problèmes liés au handicap ou des diététiciens, nutritionnistes pour les problèmes liés à la nutrition.

Mais le prestataire de santé à domicile n’est pas considéré comme un professionnel de santé. Le prestataire de santé n’intervient que lorsqu’il y a une prescription médicale, il n’a pas le droit de modifier une ordonnance même s’il constate que la situation médicale du patient a évolué. À ce moment-là, il fait le lien avec le médecin pour conseiller au patient de le reconsulter. Avec le vieillissement de la population et le développement des maladies chroniques liées au sommeil, au diabète… le nombre de patients des prestataires de santé à domicile augmente fortement. Cela se traduit par une augmentation du nombre de salariés chez les prestataires de santé à domicile.

Ces 2 500 prestataires de santé à domicile dépendent des baisses de remboursement de l’État. Au cours des dix dernières années, ils ont subi plus d’un milliard d’euros de baisses tarifaires, et 150 millions d’euros de baisses sont prévues pour l’année 2024. Ces prestataires de santé subissent également l’inflation, sans possibilité de la répercuter puisque la tarification est réglementée, ce qui crée un effet ciseau. Pour les TPE, c’est de plus en plus difficile, la société Air Liquide Santé (leader français des prestataires de santé à domicile) a licencié 1 500 salariés en 2024.

Parallèlement, il existe une forte demande réglementaire de l’État pour certifier les prestataires de santé à domicile, exigeant qu’ils répondent à un certain nombre de normes en matière de traçabilité des services médicaux et de qualité du service rendu.

Aujourd’hui, il y a une véritable contradiction dans le discours de la politique nationale, entre les politiques qui, depuis 30 ans, parlent d’un virage ambulatoire avec la volonté de libérer les lits d’hôpitaux pour traiter uniquement les maladies les plus graves, et donc de développer ce virage domiciliaire. En même temps, depuis une dizaine d’années, il y a des baisses tarifaires année après année, totalisant plus d’un milliard sur 10 ans.

Un prestataire de santé peut intervenir 7 jours sur 7, 24h/24 avec un service d’astreinte. Ainsi, en cas de problème avec le dispositif médical, selon le prestataire médical, il peut se déplacer dans des zones médicalement désertiques en continu. Par conséquent, les prestataires de santé sont un moyen de lutter contre les déserts médicaux. En revanche, les infirmiers ou pharmaciens de ces entreprises de prestataires de santé à domicile n’ont pas le droit de faire des vaccins comme cela a pu être le cas pour le covid. Ils sont là pour expliquer le fonctionnement d’un dispositif médical au patient, aux aidants ou à l’infirmier libéral. Le prestataire de santé à domicile n’a pas la possibilité de fournir des soins. Aujourd’hui, le prestataire de santé, en raison de la qualification de son personnel, demande la reconnaissance d’un statut lui permettant de s’insérer dans le parcours de soins du patient.

Le groupe gardois Bastide Médical est l’un des leaders nationaux qui est le seul à développer l’intégralité de la prestation de santé à domicile : le maintien à domicile, le respiratoire, le diabète et la perfusion nutritionnelle. Ainsi, le prestataire de santé à domicile a plusieurs métiers.

Le plus connu est le maintien à domicile avec la mise à disposition de dispositifs médicaux pour permettre aux patients de vivre correctement chez eux en vendant ou en louant des lits, des matelas anti-escarres, des dispositifs d’aménagement de la douche, des produits d’incontinence, des fauteuils roulants, des fauteuils releveurs.

Dispositifs d’aménagement de la douche

“Nous sommes en lien avec l’hôpital pour accompagner au mieux les patients après leur hospitalisation et ainsi leur permettre de quitter l’hôpital dans les meilleures conditions. Nous nous rendons également chez les patients pour étudier tout ce qui peut améliorer leur confort dans le cadre du maintien à domicile”, déclare M. Arpaja, directeur du magasin Bastide Médical à Nîmes. “Les gens veulent vieillir chez eux le plus longtemps possible, nous accompagnons donc cette tendance avec nos dispositifs.” C’est le virage domiciliaire avec la libération des lits d’hôpital qui est ainsi permis.

Réglage d’une machine PPC sur un patient

L’assistance par oxygène pour les maladies respiratoires est également l’une des fonctions du prestataire de santé à domicile. L’apnée du sommeil est une maladie respiratoire de plus en plus détectée chez les patients. Cette maladie touche 7 millions de Français, les prestataires de santé à domicile accompagnent ces patients dans le suivi des appareils appelés PPC qui permettent de lutter contre les apnées. Les PPC envoient de l’oxygène par un masque placé sur la bouche et le nez du patient pour réduire de 10 fois les apnées du sommeil. L’utilisation correcte de ces machines par les patients fait l’objet d’un suivi quotidien avec le transfert des données directement au centre du prestataire médical (avec l’accord du patient), mais aussi par deux visites par an au domicile du patient. En cas d’utilisation incorrecte de la machine, le prestataire peut intervenir rapidement. Ou s’il constate que l’apnée du sommeil du patient a évolué, il peut signaler au médecin les relevés de la machine, il est en quelque sorte ses yeux. Un projet de dissociation tarifaire prévoit un remboursement pour la location de la machine au fabricant de la machine et un remboursement pour le prestataire de santé pour sa prestation. En revanche, concernant le remboursement du suivi à distance (qui permet au prestataire de savoir si le patient suit les instructions), il y a un débat pour savoir si c’est la machine ou le prestataire de santé qui assure ce suivi. Ce débat, s’il penchait en faveur de la machine et donc du fabricant, pourrait encore affaiblir les prestataires de santé à domicile car il diminuerait leur marge.

Jérôme Puech souffre de diabète et présente tout le dispositif technologique pour suivre sa maladie

Le prestataire de santé à domicile accompagne également les patients atteints de diabète. Pour cette maladie, le prestataire de santé fournit un capteur de glycémie, une pompe à insuline (plus besoin de piqures) et une télécommande pour contrôler l’injection d’insuline. Le taux de glycémie est consultable sur une application téléchargeable sur le smartphone du patient et également consultable par le prestataire de santé à domicile (avec l’accord du patient). En fonction du taux indiqué, le patient appuie sur la télécommande pour envoyer de l’insuline. Le fonctionnement n’est pas si simple selon l’âge des patients, nécessitant une éducation thérapeutique. Pour Jérôme Puech, diabétique depuis 6 ans et adepte des outils numériques “l’apprentissage s’est fait rapidement mais le suivi est important, le prestataire nous fournit des conseils sur notre alimentation et l’utilisation des appareils. Il y a également une assistance 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, ce qui est essentiel pour cette maladie.”

Enfin, la dernière mission du prestataire de santé à domicile est la nutrition par perfusion. Cela peut concerner l’injection de morphine pour traiter la maladie de Parkinson. L’injection de morphine se fait en continu pour limiter les effets de la maladie. C’est le cas de Pierre Heredia, atteint par cette maladie depuis 2018. Son prestataire de santé intervient une fois par trimestre pour contrôler les données, vérifier si les dosages correspondent à l’état de santé du patient et vérifier le bon fonctionnement du dispositif : “Sans la pompe, ma vie serait complètement différente. Le prestataire de santé est indispensable pour le bon fonctionnement de mon traitement” confie-t-il.

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