La Régie des transports métropolitains (RTM) a annoncé mercredi 27 septembre la fermeture dès le 23 octobre des deux lignes du métro de Marseille les soirs de semaine, du lundi au jeudi à partir de 21 h 30, et ce pour une durée probable de deux ans. Le métro marseillais transporte quelque 320 000 personnes par jour, pour une population de 860 000 habitants, mais la fréquentation sur les trois dernières heures de service ne représenterait que 1,4 % des trajets quotidiens (environ 4 500 voyageurs), selon Hervé Beccaria, directeur de la RTM.
« C’est un choix assumé pour une meilleure mobilité. Ce n’est pas idéal de fermer le métro, mais c’est une exigence technique et sécuritaire » a déclaré Catherine Pila, présidente de la RTM, lors d’une conférence de presse organisée à la hâte après la révélation, mardi de l’information par le site d’investigation local Marsactu.
L’automatisation des deux lignes du métro, dont Alstom fournira les nouvelles rames, représente un budget global de quelque 600 millions d’euros, et entre dans le cadre du plan « Marseille en grand » lancé par Emmanuel Macron pour rattraper les retards de la ville. Lors de ces fermetures, cinq soirs à partir du 23 octobre puis du lundi au jeudi à compter du 6 novembre, les dernières rames quitteront les terminus à 21 h 30 et un service de bus de remplacement gratuit sera mis en place, avec un passage toutes les dix minutes.
« Couvre-feu sur Marseille »
Le réseau de transports en commun de la deuxième ville de France, dont le territoire est particulièrement étendu (240 kilomètres carrés), n’est pas géré par la municipalité, dirigée par une coalition de gauche, mais par la métropole Aix-Marseille-Provence, conduite par une majorité de droite. La municipalité a dénoncé la décision et s’est plainte de n’en avoir pas été avertie au préalable, ce qu’a contesté Catherine Pila.
« C’est complètement anachronique, on a l’impression que la métropole met un couvre-feu sur Marseille »a déclaré l’adjointe aux mobilités, Audrey Gatian, estimant que dans d’autres villes des travaux similaires étaient « mieux séquencés avec beaucoup moins d’impact ».
« Annoncer au monde entier que dans une ville où on développe l’attractivité, le métro va s’arrêter à 21 h 30, c’est inacceptable, on va payer les pots cassés »a estimé de son côté Laurent Lhardit, adjoint à l’économie. « Les activités économiques, les restaurants, les bars, les activités culturelles, comment vont-ils fonctionner eux qui sont en pleine activité à 21 h 30 ? », a-t-il renchéri.
Le service habituel sera néanmoins rétabli lors de certaines périodes comme les fêtes de fin d’année ou les Jeux olympiques de 2024, dont Marseille accueillera les épreuves de voile, ou ponctuellement pour des matchs de football, en semaine par exemple. Il s’agit « d’une migration extrêmement complexe » et d’opérations « nécessaires pour recevoir la validation de l’Etat » à l’entrée en service de nouveaux matériels, a souligné Edouard Vagogne, directeur du projet pour Alstom. L’exploitation automatisée est prévue à l’été 2026 sur une ligne et à l’été 2027 sur la seconde.
