Le ministre iranien des Affaires étrangères prévient Israël depuis Beyrouth qu’il pourrait subir « un énorme tremblement de terre »

BEYROUTH (AP) — Le ministre iranien des Affaires étrangères a appelé samedi Israël à cesser ses attaques sur Gaza, avertissant que la guerre pourrait s’étendre à d’autres régions du Moyen-Orient si le Hezbollah se joignait à la bataille, ce qui ferait subir à Israël « un énorme tremblement de terre ». »

Hossein Amirabdollahian a déclaré aux journalistes à Beyrouth que le groupe libanais Hezbollah avait pris en considération tous les scénarios de guerre et qu’Israël devrait arrêter ses attaques sur Gaza dès que possible.

Israël considère Le Hezbollah, sa menace immédiate la plus sérieuse, estimant qu’il possède quelque 150 000 roquettes et missiles, y compris des missiles à guidage de précision pouvant frapper n’importe où en Israël. Le groupe, qui compte des milliers de combattants aguerris qui ont participé au conflit syrien qui dure depuis 12 ans, possède également différents types de drones militaires.

Les combattants du Hezbollah sont en état d’alerte le long des frontières libanaises avec Israël après l’attaque de samedi dernier par le groupe militant palestinien Hamas qui a fait des centaines de morts parmi les civils et les soldats israéliens.

Samedi, l’armée israélienne a déclaré qu’une frappe de drone israélien le long de la frontière avec le Liban avait tué une « cellule » qui tentait de s’infiltrer en Israël. Vendredi, le Hezbollah a déclaré que ses combattants avaient tiré plusieurs roquettes sur quatre positions israéliennes le long de la frontière.

Samedi après-midi, les combattants du Hezbollah ont tiré un barrage de roquettes et d’obus sur les positions israéliennes dans les fermes contestées de Chebaa. Les troupes israéliennes ont riposté sur les zones voisines du sud du Liban.

Amirabdollahian a discuté lors d’une réunion à Beyrouth samedi de la situation à Gaza et dans la région avec le plus haut responsable du Hamas en exil, Saleh Arouri, et le chef du groupe du Jihad islamique palestinien, Ziad Nakhaleh, selon la télévision Al-Manar du Hezbollah.

Les responsables du Hamas ont déclaré à plusieurs reprises que l’attaque de samedi dernier contre le sud d’Israël, qui a tué plus de 1 300 civils et soldats, était l’œuvre du groupe palestinien et que l’Iran n’y était pour rien. Les responsables du Hamas n’ont pas répondu aux appels de l’Associated Press pour confirmer et donner des détails sur la réunion.

Amirabdollahian a quitté Beyrouth samedi après-midi après une tournée qui l’a conduit en Irak, en Syrie et au Liban, où Téhéran jouit d’une grande influence.

Amirabdollahian a déclaré avoir rencontré vendredi le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, qui l’a informé de la situation du groupe au Liban.

« Je connais les scénarios mis en place par le Hezbollah », a déclaré Amirabdollahian. « Toute mesure prise par la résistance (Hezbollah) provoquera un énorme tremblement de terre dans l’entité sioniste. »

Amirabdollahian a ajouté : « Je veux avertir les criminels de guerre et ceux qui soutiennent cette entité avant qu’il ne soit trop tard pour mettre fin aux crimes contre les civils à Gaza, car il pourrait être trop tard dans quelques heures. »

Avec un oeil tourné vers le Hezbollah, Le président américain Joe Biden a prévenu d’autres acteurs du Moyen-Orient à ne pas se joindre au conflit et a envoyé des navires de guerre américains dans la région et a promis son plein soutien à Israël.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré qu’il contacterait les responsables de l’ONU au Moyen-Orient car “il existe encore une opportunité de travailler sur une initiative (pour mettre fin à la guerre), mais il sera peut-être trop tard demain”.

La possibilité d’un nouveau front au Liban rappelle les souvenirs amers d’une guerre brutale d’un mois entre le Hezbollah et Israël en 2006, qui s’est soldée par une impasse et une détente tendue entre les deux camps.