Le modèle de Bukele, quotidien Junge Welt, 8 octobre 2024

2024-10-08 01:00:00

Arrière-plan: « État d’urgence sans fin ?

C’est le titre sous lequel les groupes de Solidarité salvadorienne se sont réunis à Francfort-sur-le-Main le dernier week-end de septembre. Vidalina Morales de l’Asociación de Desarrollo Económico Social (Association pour le développement socio-économique, ADES) et Marisela Ramirez de l’alliance d’initiatives de la société civile, Bloque de Resistencia, ont été invitées en tant qu’invitées de ce pays d’Amérique centrale.

Deux faits marquants de la situation actuelle au Salvador, dont certains ont également fait sensation lors de la réunion fédérale : lorsqu’un hélicoptère militaire s’est écrasé à la frontière avec le Honduras lors d’un orage, les neuf occupants sont morts début septembre. Il s’agit notamment du chef de la police Mauricio Arriaza, figure clé de la lutte contre les bandes de jeunes, ainsi que de Manuel Coto, qui a fui vers le pays voisin après l’effondrement du fonds de pension qu’il dirigeait et a été extradé sans procès. Il a détourné 35 millions de dollars. Il y avait à bord d’autres forces de sécurité de haut rang. Est-ce une coïncidence ? Ou un règlement de comptes entre le président Nayib Bukele et ses opposants internes ? On soupçonne également qu’il existe une querelle au sein de la communauté de la drogue, dans laquelle les cercles gouvernementaux salvadoriens seraient impliqués.

Cinq militants écologistes de l’ADES sont en prison ou assignés à résidence depuis plus de 20 mois. Votre « délit » ? Avec leur ONG, ils s’étaient opposés à un projet d’exploitation aurifère prévu par la multinationale canadienne Pacific Rim. En 2017, cette planification a conduit à l’adoption d’une loi interdisant l’exploitation minière extractive. Les hommes sont désormais accusés du meurtre d’une femme pendant la guerre civile de 1989, au cours de laquelle ils ont combattu aux côtés du front de libération du FMLN. On soupçonne que la criminalisation des militants est une tentative du gouvernement de Bukele d’autoriser à nouveau l’exploitation minière dans le pays.

Deux faits saillants qui illustrent que la représentation extérieure du potentat hipster selon laquelle le Salvador est le pays le plus sûr et le plus convivial du monde n’est qu’une façade. La Cour interaméricaine des droits de l’homme a montré dans un rapport présenté en septembre que 73 000 personnes, soit plus d’un pour cent de la population, ont été détenues entre le début de l’état d’urgence en mars 2022 et la fin de l’année dernière. A titre de comparaison : en Allemagne, cela représenterait 850 000 personnes.

À propos, rien n’indique que Bukele, qui se décrit lui-même comme le « dictateur le plus cool du monde », abolira l’« Estado de Emergencia », qui a été prolongé 29 fois depuis sa création. (tb)



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