Le “monstre” de pierre et de métal s’est éveillé fin mars, avec l’arrivée du printemps. Il crache 180 tonnes de verre en fusion par jour. Vous ne verrez pas sa photo. Ce vendredi 12 avril à l’usine verrière de Châteaubernard (Charente), près de Cognac, défense de filmer !
“Cela donnerait de précieuses infos à nos concurrents. Ce four électrique désormais en service est une première industrielle en Europe et sans doute au monde”, a déclaré Pierre-Henri Desportes, le directeur général de Vraiment en France (l’ancienne filiale verrière de Saint-Gobain, numéro 3 mondial de l’emballage en verre alimentaire).
Malgré la conjoncture
Lorsque l’activité est bonne, environ 1,3 million de bouteilles sont produites chaque jour chez Verallia à Châteaubernard (Charente), dont 430 000 flacons de couleur blanche ou extra-blanche pour le marché du cognac et des spiritueux.
Anne Lacaud
Martine Clavel, la préfète de la Charente, visitait l’entreprise. Elle a salué un “bon technologique majeur” et une “réelle avancée dans la décarbonation de l’industrie, avec une diminution de 60 % des émissions de CO2”. L’État qu’elle représente contribue à la réussite du projet. Il apporte 13 millions d’euros via le plan France 2030 et l’appel à projets “Industrie zéro fossile” (IZF), soit 23 % de l’investissement total (57 M€).
Le four électrique produit des bouteilles en verre blanc pour la filière cognac et le secteur des spiritueux. Sa construction avait été annoncée en septembre 2022, en partenariat avec le groupe d’ingénierie Cinq. Il était alors question de deux fours à l’horizon 2023 et 2024 pour un coût estimé de 35 millions. L’inflation a renchéri et freiné le projet, reconnaît Pierre-Henri Desportes. La commande du deuxième four n’est qu’ajournée, pas annulée, assure le directeur général.
Avec la crise des vins et des spiritueux, Verallia attend une meilleure conjoncture. En octobre 2023 – alors que les expéditions de cognac à la surface du globe dévissaient d’une vingtaine de pour cent – l’entreprise rapportait devoir éteindre l’un de ses deux fours à gaz et à fioul à la veille des fêtes de fin d’année et être contrainte de placer une partie de ses 285 salariés au chômage les quatre ou cinq premiers mois de 2024.
Une vitrine du groupe
Toute l’usine était concentrée vers l’objectif commun. Elle a su relever le défi
