Il mesure seulement un demi-centimètre, mais il gâche l’été de nombreux habitants du Berry. Le moustique tigre est de retour. “En réalité, il n’est jamais vraiment parti“, explique Julie Bonnet, une spécialiste interrogée par l’Agence Régionale de Santé. “Il a la capacité de passer en diapause, semblable à une pause dans son développement. Il reprend sa croissance seulement lorsque les conditions sont favorables. Et en ce moment, elles le sont…“.
Les milliers d’œufs qui attendaient les beaux jours dans de petites flaques d’eau stagnante sont maintenant en train d’éclore. “Le moustique vit en moyenne trois semaines et toujours dans un rayon de 150 mètres par rapport à son lieu de naissance. Celui qui vous pique est donc né dans votre jardin“, insiste Chrystelle Roux, responsable du service hygiène et santé publique de Châteauroux Métropole.
Une vie dans un rayon de 150 m
Le combat semble perdu d’avance. Pour éradiquer le moustique tigre, il faut supprimer l’eau stagnante: “Videz les soucoupes sous les pots de fleurs, les arrosoirs, l’eau dans un vieux pneu ou un seau oublié, fermez les récupérateurs d’eau, faites attention aux gouttières…“. liste Chrystelle Roux. La mairie de Châteauroux met à disposition du sable dans le cimetière Saint-Denis, où le moustique prolifère: “Nous encourageons les gens qui fleurissent les tombes à ne pas laisser d’eau dans les soucoupes, mais plutôt du sable humide. Nous avons également placé des pièges“.
Mais cela ne suffira pas. L’espèce manque de prédateurs. “Essentiellement les mésanges mangent ces moustiques, mais elles disparaissent, attaquées par les pies et les corbeaux, par exemple”, ajoute-t-elle. À la campagne, les grenouilles, les libellules et les poissons semblent être friands des moustiques tigres: “C’est pour cela que les étangs de la Brenne ne sont pas infestés“, indique Quentin Revel, animateur du CPIE Brenne-Berry.
L’utilisation d’insecticides n’est pas non plus recommandée. “Cela les rend résistants. Nous ne les utilisons qu’en dernier recours, dans le cas de propagation de maladies“.
Déjà sept communes touchées
Pour l’instant, aucun cas de maladie infectieuse transmise par le moustique n’a été signalé. Mais l’ARS reste vigilante: “Cette espèce peut transmettre la dengue, le zika ou le chikungunya, par exemple. Si une personne malade se fait piquer et que le moustique pique ensuite une autre personne, la maladie peut se propager…“
L’ARS installe donc des pièges un peu partout dans le département pour suivre l’évolution des populations. “Il est arrivé à Châteauroux il y a sept ans et a depuis été signalé à Déols, Coings, Le Poinçonnet, Ardente, Le Blanc et Villedieu. Il est très malin et peut se déplacer via les voitures, pour ceux qui travaillent à Châteauroux et rentrent ensuite le soir dans une autre commune…”, ajoute-t-elle.
Outre les maladies infectieuses, sa présence est vraiment ennuyeuse. “Il affecte la santé mentale des riverains”, insiste Quentin Revel. Le moustique tigre est actif toute la journée, pas seulement la nuit. Cela empêche les gens de profiter de leur extérieur…“.
Si vous observez un moustique tigre chez vous, vous devez le signaler sur le site qui suit l’évolution des populations.
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