Israël et l’Iran ont échangé des menaces après la toute première attaque directe de Téhéran contre son ennemi juré, ce qui a fortement accru les tensions dans une région déjà à bout après six mois de guerre à Gaza.
La guerre dans le territoire assiégé et son nombre croissant de victimes civiles ont relancé la pression en faveur d’une solution à deux États, le Conseil de sécurité de l’ONU se préparant à voter jeudi sur l’adhésion à part entière à l’ONU d’un État palestinien, selon des sources diplomatiques.
Les États-Unis, quant à eux, ont annoncé mardi qu’ils préparaient de nouvelles sanctions contre le programme iranien de missiles et de drones après leur attaque du week-end contre Israël, et le chef de la politique étrangère de l’UE a signalé que le bloc imposerait également de nouvelles mesures punitives.
Le porte-parole militaire israélien, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que l’Iran ne s’en sortirait pas « à l’abri » après que Téhéran et ses alliés ont lancé un barrage de plus de 300 missiles, drones et roquettes sur Israël.
“Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face à ce genre d’agression”, a déclaré Hagari, un jour après que le chef militaire israélien a promis qu’il y aurait “une réponse” à l’attaque iranienne.
L’Iran a qualifié ce barrage d’acte d’autodéfense suite à une frappe aérienne meurtrière contre son consulat en Syrie, affirmant qu’il considérerait l’affaire comme « conclue » à moins qu’Israël ne riposte.
Le président iranien Ebrahim Raisi a averti que « la moindre action contre les intérêts de l’Iran entraînera certainement une réponse sévère, étendue et douloureuse ».
Le président américain Joe Biden a souligné que « les États-Unis sont attachés à la sécurité d’Israël » mais souhaitent empêcher que le conflit ne s’étende.
Washington, principal allié et fournisseur d’armes d’Israël, a clairement indiqué qu’il ne se joindrait pas à Israël dans toute attaque de représailles contre son adversaire commun, l’Iran, selon un haut responsable américain.
Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré mardi que Washington “imposerait de nouvelles sanctions contre l’Iran, y compris son programme de missiles et de drones”, ainsi que contre les Gardiens de la révolution et le ministère iranien de la Défense, dans les prochains jours.
Ces mesures, a-t-il déclaré dans un communiqué, contribueraient à « contenir et dégrader la capacité et l’efficacité militaires de l’Iran et à faire face à l’ensemble de ses comportements problématiques ».
Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a déclaré que Bruxelles travaillait également à étendre les sanctions contre l’Iran, en particulier contre ses livraisons d’armes – y compris des drones – à la Russie et à des groupes mandataires au Moyen-Orient.
Les dirigeants du monde entier ont appelé à la retenue et à la désescalade à la suite de l’attaque du week-end.
Lors d’un appel téléphonique avec l’Iranien Raïssi, le président russe Vladimir Poutine a appelé les deux parties à “empêcher un nouveau cycle de confrontation lourd de conséquences catastrophiques pour l’ensemble de la région”, a déclaré le Kremlin.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a mis en garde son homologue israélien Benjamin Netanyahu contre une « escalade significative » et a déclaré que le moment était venu de « faire prévaloir le calme ».
Vote palestinien à l’ONU
Israël n’a cessé de bombarder des cibles à Gaza, territoire palestinien dirigé par le Hamas et largement dévasté par plus de six mois de guerre et le siège de ses 2,4 millions d’habitants.
Dans un contexte de conflit acharné, le Conseil de sécurité devrait aborder jeudi la question de l’adhésion à part entière des Palestiniens à l’ONU, ont indiqué plusieurs sources diplomatiques à l’AFP.
Les Palestiniens ont officiellement relancé ce mois-ci une demande déposée pour la première fois auprès de l’organisation mondiale en 2011, bien que les États-Unis, qui disposent de leur veto, aient exprimé à plusieurs reprises leur opposition à la proposition.
L’Algérie, membre non permanent du Conseil de sécurité, a rédigé une résolution recommandant l’adhésion palestinienne à part entière.
Le Conseil de sécurité a adopté en mars une résolution appelant à un cessez-le-feu à Gaza, mais sans grand effet, les négociations en vue d’une trêve étant au point mort après que la dernière proposition n’ait pas obtenu l’approbation du Hamas.
Options de pesée
Israël pesait ses options après l’attaque de drones et de missiles iraniens, qui n’a causé que peu de dégâts puisque les défenses israéliennes ont intercepté la plupart des projectiles, avec l’aide des forces américaines, britanniques et françaises, ainsi que des alliés régionaux.
On ne sait toujours pas quand Israël pourrait riposter et s’il ciblerait directement l’Iran ou s’attaquerait à ses intérêts ou à ses alliés à l’étranger, comme au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen.
Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, qui échange régulièrement des tirs transfrontaliers avec Israël depuis octobre, a revendiqué mardi une attaque avec deux drones explosifs près d’une ville du nord d’Israël qui, selon le conseil local, a blessé trois personnes.
Mardi également, une frappe israélienne a tué un commandant local du Hezbollah dans le sud du Liban, a indiqué une source proche du groupe et de l’armée israélienne. Le Hezbollah a déclaré plus tard que deux autres de ses combattants avaient été tués, tandis que son allié, le mouvement Amal, a annoncé un mort.
Le Hezbollah a déclaré avoir lancé des roquettes sur Israël en réponse.
L’armée israélienne a juré que les tensions avec l’Iran ne la détourneront pas de la guerre en cours à Gaza, où elle vise à détruire le Hamas et à ramener chez eux les otages pris lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre qui a déclenché le conflit.
Mardi, Netanyahu a déclaré aux nouvelles recrues de l’armée que les forces israéliennes combattaient le Hamas « sans pitié ».
L’attaque du groupe contre Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1 170 personnes, pour la plupart des civils, selon les chiffres israéliens.
Les militants ont également pris environ 250 otages, dont Israël estime qu’il en reste 129 à Gaza, dont 34 présumés morts.
L’offensive de représailles d’Israël a tué au moins 33 843 personnes à Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas.
2024-04-17 09:56:02
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