Lorsque l’on pénètre dans les réserves du Muséum départemental, une odeur vient immédiatement chatouiller les narines : celles du mercure et de l’arsenic, jadis utilisés comme méthode de conservation. Passé ce premier cap, c’est l’émerveillement. La caverne d’Ali Baba. 200 000 pensionnaires. Du guépard jusqu’au plus petit des coquillages, en passant par des planches d’herbiers et des collections d’insectes. “Nous ne pouvons exposer au Muséum que 0,01 % de notre collection, assure Andréa Pares, la conservatrice. C’est extrêmement peu.”
Sur place, une petite équipe vieille à la bonne conservation des trésors et de leur entretien, mais se charge également d’inventorier régulièrement les différents objets. Un travail de fourmi, mais capital pour l’histoire, comme pour la science. Beaucoup de ces spécimens datent de l’ouverture du Muséum, à la fin du XIXe siècle. Plusieurs d’entre eux sont très rares, voire uniques et donc précieux. La localisation des réserves que nous avons pu visiter est d’ailleurs tenue secrète.
Photo Camille Dodet.
1 Ce tigre a été baptisé Clem. Il est né en captivité à la fauverie du mont Faron et il a défilé sur le porte-avions Clemenceau dans les années 1970. C’était un peu la mascotte des militaires à l’époque. Autre mascotte passée à la postérité: celle d’une tortue géante des Seychelles. Elle avait été ramenée lors d’une expédition et vivait dans le jardin du parc Alexandre Ier. Certains Toulonnais se souviennent encore de l’y avoir croisée.
Photo Camille Dodet.
2 L’ostéologie est l’une des sciences représentées dans les réserves du Muséum. Pour des soucis de conservation, ses dernières sont soumises à des conditions de température, d’hygrométrie, de ventilation et de lumière très strictes.
Photo Camille Dodet.
3 De nombreux rayonnages sont peuplés de petites bêtes en tous genres. Comme ces papillons collectés avec patience par M. Favard dans la première moitié du XXe siècle. Les herbiers du Muséum sont également remarquables.
Photo Camille Dodet.
4 Le conseil départemental a lancé, à l’automne, un projet d’agrandissement du Muséum. Installé depuis 2011 au jardin du Las, il est clairement à l’étroit. Ce n’est pas Andréa Pares, la conservatrice, qui dira le contraire. Certains spécimens pourront enfin sortir des réserves. Mais il va falloir attendre un peu. La fin des travaux est attendue en 2027.
Photo Camille Dodet.
5 Conserver, restaurer et étudier sont les trois missions du Muséum. “La collection peut faire l’objet d’études scientifiques, notamment sur l’évolution de spécimens. Il n’est pas rare que nous recevions des chercheurs qui utilisent nos ressources pour leurs travaux”explique Andréa Pares.
2024-04-21 15:00:00
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