Le Nigeria demande 10 milliards de dollars de compensation à la plateforme d’échange de cryptomonnaies Binance, accusée d’accélérer l’effondrement du naira, la monnaie nationale. La devise a perdu plus de 40% de sa valeur depuis le début de l’année, alors que le pays fait face à une inflation record.
Publié le : 02/03/2024 – 23:23
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Avec notre correspondante à Lagos, Lisa Fabbian
“Si nous ne fermons pas Binance, Binance va détruire l’économie de ce pays”. C’est avec cette déclaration que le conseiller et porte-parole du président Boule Tinubu a justifié les sanctions du gouvernement contre la plateforme d’échange de cryptomonnaies.
L’accès à l’application et au site de Binance n’est plus possible au Nigeria depuis la semaine dernière, des restrictions qui s’appliquent également à d’autres plateformes similaires.
Mercredi soir, deux cadres de la compagnie dépêchés au Nigeria ont été brièvement retenus et privés de leurs passeports. Le lendemain, Binance a interdit les échanges en naira sur sa plateforme.
Les autorités nigérianes accusent les utilisateurs de Binance de manipuler les taux de change, alors que la devise nationale s’effondre et que l’inflation augmente. La Banque centrale estime que près de 26 milliards de dollars ont transité par Binance en un an, sans qu’aucun contrôle ne soit possible.
Face à une situation économique très préoccupante, les autorités ont donc décidé de réclamer 10 milliards de dollars de dommages et intérêts à la plateforme d’échange, dans l’espoir de dissuader les Nigérians d’investir dans les cryptomonnaies, particulièrement populaires en temps de crise.
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