Le niveau des rivières augmente dans une région brésilienne ravagée par les inondations

Première modification : 13/05/2024 – 17:16

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Les habitants du Rio Grande do Sul, une zone agricole et d’élevage, se préparaient à d’autres calamités dues à de nouvelles pluies, après deux semaines d’averses qui ont fait déborder les rivières, laissant submergées les villes et une partie de la capitale régionale Porto Alegre. “Pratiquement tous les grands fleuves de l’État présentent une tendance à l’élévation”, a rapporté la Défense civile de cette région.

Plus de deux millions de personnes ont été touchées par ce phénomène, que les experts associent au changement climatique et au phénomène El Niño.

Selon le dernier bilan de la Défense Civile, les inondations ont fait 145 morts et 806 blessés.

La nouvelle menace survient alors que les opérations de sauvetage se poursuivent, alors que 132 personnes restent portées disparues. Plus de 619 000 personnes ont dû quitter leur domicile, dont quelque 80 000 hébergées dans des refuges.

“La situation est critique”, a déclaré Antonio Vanzan, un habitant de 50 ans de Sao Leopoldo, une banlieue de Porto Alegre.

“Si la pluie ne cesse pas de tomber, que va-t-il se passer ? Le niveau de la rivière risque d’augmenter et l’eau reviendra à l’intérieur des quartiers”, prévient le métallurgiste.

Le Guaíba, un affluent qui borde Porto Alegre, était tombé samedi à son niveau le plus bas depuis le 3 mai. Mais les fortes pluies qui s’abattent sur la région depuis vendredi – jusqu’à 120 mm en 24 heures dans certaines zones – ont fait gonfler le cours d’eau.

Selon l’Université fédérale du Rio Grande do Sul, entre lundi et mardi, il peut atteindre le record de 5,5 mètres.

Le Guaíba avait atteint des niveaux historiques de 5,3 mètres le 5 mai.

La montée du niveau de la rivière Taquari a également remis en alerte la petite ville de Muçum, qui se remettait encore du passage d’un cyclone dévastateur en septembre lorsqu’elle a été frappée par de récentes inondations.

Les autorités s’attendent également à des niveaux élevés dans les rivières Caí, Gravataí, Sinos et Laguna de los Patos, avec accès à l’Atlantique.

“La situation va continuer à s’aggraver”, a déclaré le gouverneur Eduardo Leite sur le réseau social X.

La maire de la ville fluviale de Pelotas, Paula Mascarenhas, a lancé un “appel urgent” pour évacuer les maisons situées dans les zones à risque.

“C’est le chaos”

Dans le centre historique de Porto Alegre, toujours inondé, les gens ont marché dimanche sur des barrières constituées de sacs de pierres et de sable ; des canapés et d’autres effets personnels flottaient.

Plus au nord, à Sao Leopoldo, une rangée de voitures gisait à moitié immergée dans les eaux boueuses.

Claudio Silva est allé vérifier son évolution. Sa maison est “cassé”, dit-il. Et il s’attend à ce que la situation d’urgence perdure pendant plusieurs semaines. “Nous allons passer 30 jours loin de chez nous”, a-t-il précisé.

A l’ouest, Moises Oliveira et Diego Zimmer ont décidé de dormir dans un camion cargo pour rester à proximité de leurs maisons inondées et se protéger des pillages à Eldorado do Sul.

Le risque persiste

Selon l’Institut national de météorologie, l’ensemble de l’État s’attend à ce que de « fortes pluies » se poursuivent dans les heures à venir, avec plus de 100 mm par jour dans certaines régions.

Dans le nord-est, il existe « un risque élevé d’inondations majeures, de débordements de rivières et de glissements de terrain majeurs », a-t-il ajouté.

La probabilité de nouvelles inondations est “très élevée” dans presque tout le Rio Grande do Sul, a indiqué, pour sa part, le Centre national de surveillance et d’alerte des catastrophes naturelles (Cemaden).

Dans une vidéo publiée le X pour la Fête des Mères au Brésil, le président Luiz Inácio Lula da Silva a adressé sa « solidarité » aux personnes touchées par la tragédie. “Vous n’êtes pas seul”, a-t-il déclaré.

Le gouvernement a annoncé cette semaine qu’il débloquerait quelque 10 milliards de dollars pour la reconstruction de l’État.

Avec l’AFP