Premier coup de coeur : la promesse paysagère est tenue. Patagonie et ses côtes gelées, aride savane, forêt tropicale de Madagascar… le découpage du site en “biozones” proposant des paysages contrastés est réussi. Certes, cela sent un peu le neuf, la récence des plantations uniformise l’ensemble et il faudra la patine du temps pour que foisonne la végétation de manière singulière. Mais par rapport à l’ancien zoo de Vincennes aux enclos bétonnés, le changement de décor est spectaculaire.
Au total, la surface arbustive du parc a été augmentée de 40 % et ce ne-sont pas moins de 171 000 plants de 870 espèces végétales différentes qui sont rentrés dans cette terre du bois de Vincennes, à peine à quelques centaines de mètres du Jardin tropical et du Parc floral, deux autres joyaux de biodiversité végétale.
Comme tous les parcs zoologiques de nouvelle génération, celui du bois de Vincennes répond aussi à une philosophie radicalement différente des anciens zoos. Plus question de montrer les animaux comme des attractions de foire, même si les émotions des visiteurs, de la répulsion irrésistible devant la mygale à la fascination face aux félins, tiennent du même registre. Concrètement, le zoo participe à plusieurs programmes de conservation d’espèces en voie de disparition à travers l’accueil et l’incitation à la reproduction de certaines familles d’animaux comme le babouin de Guinée ou la loutre d’Europe. Le parc, qui a veillé à accueillir chaque espèce animale dans son contexte géographique, contribue également à la pédagogie écologique via une signalétique très présente et un peu moralisante.
Comme dans tous les musées d’aujourd’hui, la pédagogie est aussi ludique. Tout au long du trajet, s’enchaînent ainsi les expériences, qu’il s’agisse de comparer son envergure à celle du vautour, se mesurer, aux animaux en matière de saut ou encore de compter les zèbres d’un troupeau…
Grâce à une vitre ouverte sur la clinique vétérinaire du zoo, les visiteurs peuvent suivre en direct les soins prodigués aux hôtes.
Tous les animaux ne sont pas encore au rendez-vous. En principe, 1000 doivent s’installer dans le parc zoologique, issus de 180 espèces (74 d’oiseaux, 42 de mammifères, 21 de reptiles, 17 d’amphibiens et 15 de poissons).
Parmi les premiers pensionnaires, les stars de cette pré-rentrée ont été le grand lion d’Afrique, trônant au milieu de son coin de savane, et le jaguar noir, qui bien que frôlant la paroi de verre le séparant des visiteurs en accélérant le pas et en ouvrant sa gueule d’une manière de plus en plus déterminée, continuait de s’attirer les caresses (derrière la vitre !) de petites filles complètement attendries. Dans la grande serre, le boa constrictor a en revanche suscité quelques cris d’effrois, de même que la mygale, pourtant restée invisible, sans doute planquée dans le décor.
Grand succès également pour les girafes que les visiteurs peuvent regarder les yeux dans les yeux grâce à un passage situé en hauteur.
Avec les singes, la proximité qui prévalait dans l’ancienne version du zoo n’est plus de mise. Une distance plus importante a été instaurée et, à voir les babouins de Guinée regarder de haut les visiteurs agglutinés derrière la vitre, la perspective semble soudainement s’inverser…
Une déception. Dans ce nouvel espace où chaque décor a été soigné, la grande volière brut de béton qui accueille les flamants roses fait un peu tâche.
Mais où sont passés les éléphants ? Inutile de les chercher. Il n’y aura pas d’éléphants dans le nouveau zoo de Vincennes.
Pas de parking
Côté pratique, les deux principaux inconvénients du parc zoologique version 2014 sont l’accès et les tarifs. Concernant l’accès, il est très fortement déconseillé de prendre sa voiture à moins de tourner très longtemps dans le bois car il y a peu de places de stationnement par rapport à toutes les attractions proposées dans ce poumon vert de l’Est parisien. La station de métro la plus proche est Porte dorée (ligne), avec également le tramway T3, de l’autre côté du périphérique. Trois bus (46, 86 et 325) passent également à proximité du zoo. Il est également possible d’emprunter un Vélib ou une Autolib qui disposent de stations à côté du parc. Pour les personnes qui souhaitent prendre leur voiture, mieux vaut ne pas chercher à se garer juste à côté et prévoir un peu de marche ou quelques stations de bus.
Les tarifs du nouveau parc zoologique constituent également un inconvénient. Au tarif plein, il faut compter 22 euros pour un adulte, 16,50 euros pour les 12-25 ans et 14 euros pour les moins de 12 ans. Et pour ceux qui souhaitent acheter leur ticket sur Internet avant, il convient encore ajouter un euro par billet. Cela reste certes moins coûteux qu’une entrée dans un parc d’attraction mais plus cher qu’une entrée au musée (nombre d’entre eux étant en outre gratuits pour les moins de 18 ans). Ces tarifs ont vocation à rentabiliser le montant des travaux de rénovation qui ont coûté 167 millions d’euros, essentiellement financés dans le cadre partenariat public-privé (PPP) avec le groupement Chrysalis composé de la Caisse des dépôts, la Caisse d’épargne, Icade et Bouyues Construction. L’état a apporté 30 millions d’euros et le Muséum national d’Histoire naturelle 10 millions en fonds propres. Le site qui appartient à la ville de Paris est exploité par le Museum d’histoire naturelle. Il a été concédé à la capitale avec l’ensemble du Bois de Vincennes en 1860, par Napoléon III, en contrepartie de son aménagement.
Une fois franchie l’entrée, les aspects pratiques ont été bien pensés. Des toilettes sont disposées dans plusieurs endroits et une centaine de bancs sont répartis un peu partout, assortis de poubelles à proximité, permettant de faire la pause, en plus de l’aire de pique-nique située dans la clairière. Pour déjeuner sur place, des points de restauration express situés dans différents endroits du zoo complètent deux restaurants. Concernant les personnes handicapées, des dispositifs permettant une accessibilité aux personnes en situation de handicap, moteur, auditif, visuel et mental ont été mis en place comme des audio-guides, boules à induction magnétiques et dispositifs de repérage pour faciliter les cheminements (balises sonores, différences de traitement du sol entre les parcours primaires et secondaires, surbaissement des caisses dans l’espace d’accueil.)
Un coup de cœur pour finir : la valorisation du grand rocher de 65 mètres de haut, emblème du zoo, qui s’impose dans le fond de tous les décors, de la savane à la banquise. Seul à avoir été conservé (il avait déjà été réhabilité avant les grands travaux) parmi l’ensemble des faux rochers initiaux qui peuplaient le zoo, il a trouvé la compagnie de nouveaux faux rochers, 18 000 m2 au total, dont l’aspect carton-pâte conserve au parc animalier son identité historique.
En pratique : le zoo est situé à côté du lac Daumesnil et son entrée unique est située au croisement entre l’avenue Daumesnil et la route de la ceinture du lac. Le Parc zoologique de Paris est ouvert toute l’année, de mi-octobre à mi-mars de 10 h à 17 h et de mi-mars à mi-octobre de 10 h à 18h en semaine et de 9h30 à 19h30 les weekends, jours fériés et vacances scolaires toutes zones. Accès et tarifs (voir plus haut). Plus d’informations pratiques sur le site Internet du zoo. Ci-dessous, le plan des différents espaces du zoo pour se repérer.
2014-04-06 10:00:00
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