2024-10-26 06:45:00
L’achat de produits alimentaires portant un label de durabilité augmente aux Pays-Bas et le supermarché est l’endroit privilégié pour remplir le panier. Les grands magasins ont élargi leur offre et, en 2023, les consommateurs néerlandais ont dépensé 12,6 milliards d’euros en viande, légumes, produits laitiers et pain portant un label durable. C’est 14 % de plus que l’année précédente, tandis que les dépenses alimentaires totales ont augmenté de 11 %. Les données apparaissent dans une étude réalisée par l’Office central de statistique (CBS) et l’Université de Wageningen, spécialisée, entre autres, dans les sciences animales et environnementales.
La même étude, commandée chaque année par le ministère de l’Agriculture, détaille les dépenses de consommation. Ainsi, quelque 4,3 milliards d’euros ont été alloués à l’achat de viande labellisée une vie meilleure (vie meilleure) qui fait référence aux conditions d’élevage des animaux et a été introduit par la Humane Society. 3,1 milliards supplémentaires ont été dépensés pour le sceau de Alliance pour la forêt tropicale (alliance forestière) et 2 milliards de produits alimentaires certifiés biologiques (biologisch). “Malgré la hausse des prix alimentaires, ces ventes continuent d’augmenter”, explique le rapport. Et ils le font au détriment des magasins spécialisés du secteur et en faveur des grandes surfaces.
Albert Heijn (AH), la plus grande chaîne de supermarchés du pays (1 005 magasins), ainsi que la deuxième, Jumbo (680), et la troisième Aldi (484), tentent de se consolider sur le marché de l’alimentation durable et de se consacrer beaucoup d’espace sur leurs pages Web pour ce type de proposition. De son côté, Milieu Centraal, un cabinet de conseil qui soutient les labels de qualité qui caractérisent ces aliments, ne se contente pas de conseiller sur les avantages d’une alimentation durable. Sur sa page numérique, vous trouverez également une liste de ces marques pour vous guider dans les magasins néerlandais.
L’année dernière, la superficie des terres certifiées en agriculture biologique couvrait 80 900 hectares, soit 4,5% du total des terres agricoles, selon les données du CBS. Le gouvernement néerlandais veut atteindre 15 % d’ici 2030, mais il y a des terres qui sont perdues en raison de la fermeture d’entreprises ou de l’expiration de certificats. C’est dans le secteur de la viande et des produits laitiers que le changement vers la durabilité a été le plus visible, mais il existe un problème de transparence qui n’a pas encore été résolu. Selon Milieu Centraal, les inscriptions certifiant la durabilité doivent être claires pour éviter toute confusion, voire fraude. Que l’acheteur puisse être sûr que les marques représentent la réalité, tant dans la culture que dans l’élevage des animaux de ferme.
Chat pour un lièvre
L’étiquette ne reflète pas toujours ce qu’elle proclame. À partir de 2023, les supermarchés néerlandais ne vendront plus de viande de poulet que sous la marque une vie meilleure. L’une des conditions pour obtenir ce label est que les oiseaux aient accès à un enclos couvert pendant une partie de la journée et puissent se déplacer librement. Or, en septembre dernier, une enquête menée par Omroep Gelderland, une chaîne publique régionale (dans le centre-est du pays), a révélé que seulement un peu plus d’une centaine des 482 élevages de poulets du pays disposaient d’un tel site. Malgré cela, ils n’ont pas perdu le label une vie meilleure. Le consultant Milieu Centraal valide elle-même cette marque, mais la réalité est que les éleveurs de volailles peuvent l’obtenir sans modifier leurs bâtiments. Et cela parce qu’une fois le permis demandé, ils disposent d’un délai de deux ans – prolongé jusqu’en 2027 – pour construire. Cela est dû en grande partie aux obstacles imposés par les réglementations gouvernementales pour contrôler les émissions d’azote : elles peuvent retarder ou annuler la procédure.
Face à la situation, l’Association des Consommateurs a indiqué que le maintien du sceau « n’est pas la bonne voie à suivre ». La Humane Society n’est pas d’accord. Comme ils l’expliquent, malgré l’absence du nouvel enclos, ces poules ont plus d’espace, voient le jour et ont plus de temps pour grandir que les autres. L’Université de Wageningen envisage d’étudier les effets environnementaux de l’élevage de ces oiseaux sous un label durable.
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