En 1924, le pape Pie XI fonde la Fédération internationale des universités catholiques (FIUC), qui regroupe aujourd’hui 2 000 universités. A l’occasion du 100e anniversaire de cet événement, le 19 janvier, le pape François a reçu en audience 150 représentants de la Fédération. Il les a exhortés à se garder de la peur qui « dévore l’âme » et à œuvrer pour la transformation du monde.
Janis Evertovskis – Vatican
Dans le discours reçu sous forme écrite par les personnes présentes, le Pape souligne l’importance de leur mission. L’Université catholique est l’un des meilleurs outils que l’Église offre aujourd’hui pour exprimer l’amour de Dieu pour chaque personne. Selon saint Augustin, cet amour de Dieu doit être compris comme « appétit », comme un désir, un désir de Dieu. C’est pourquoi François exhorte les universités catholiques : « Ne perdez pas l’appétit ! Les universités catholiques ne doivent pas remplacer le désir par le fonctionnalisme ou la bureaucratie ». Même s’ils visent à délivrer des diplômes universitaires et à “construire des carrières compétitives”, ils ne doivent pas oublier de “faciliter la découverte de vocations fécondes, inspirer des chemins de vie authentiques et intégrer la contribution de chacun dans la dynamique créatrice des communautés”.
La Fédération internationale des universités catholiques a été créée « après la terrible guerre » pour promouvoir la réconciliation, la paix et l’amour entre les peuples. Aujourd’hui, malheureusement, « nous célébrons votre anniversaire sur fond de guerre, il est donc essentiel que les universités catholiques jouent un rôle de premier plan dans la promotion d’une culture de la paix dans toutes ses diverses dimensions », déclare l’évêque de Rome.
Aujourd’hui, alors que l’éducation devient aussi une affaire, les institutions de l’Église doivent montrer qu’elles ont un caractère différent et qu’elles se développent selon d’autres principes dans leur recherche de la vérité. Le Pape appelle les personnes présentes à ne pas céder à la peur. “La tentation de s’enfermer dans les murs, dans une bulle sociale sûre, en évitant les risques ou les défis culturels, en tournant le dos à la réalité complexe, peut sembler la voie la plus sûre”, écrit-il. « Ce n’est qu’une illusion ! La peur consume l’âme. N’entourez jamais l’université de murs de peur. Ne laissez pas l’université catholique se contenter de répéter les murs typiques de la société dans laquelle nous vivons : murs d’inégalité, de déshumanisation, d’intolérance et d’indifférence, autant de modèles qui visent à renforcer l’individualisme et ne contribuent pas à la fraternité”.
Le Pape nous invite à nous poser les questions suivantes : Qui a besoin de notre science ? Quel est le potentiel des connaissances que nous créons ? À qui servons-nous ? La neutralité est une illusion – souligne-t-il. Une université catholique doit faire des choix – des choix qui reflètent l’Évangile. Elle doit prendre position et montrer clairement ses actions, en « mettant les mains dans le cambouis » évangéliquement pour transformer le monde et servir les hommes.
A la fin du discours, le Pape invite tous les représentants du monde universitaire à aider l’Église à engager un dialogue audacieux sur les questions contemporaines, comment faire découvrir la richesse de l’inspiration chrétienne, en utilisant un mode d’expression ouvert aux nouvelles générations et aux nouveaux temps, ainsi que pour aider à voir les nouvelles frontières de la pensée, de la science et de la technologie, pour équilibrer tout et aborder tout avec sagesse.
2024-01-20 17:02:43
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