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Le Pape ouvre la Porte Sainte et célèbre la messe du réveillon de Noël : l’espérance ne nous fait pas défaut

by Nouvelles

Le pape François a commencé la messe du réveillon de Noël dans la basilique Saint-Pierre en ouvrant la Porte Sainte et en inaugurant ainsi l’année jubilaire, qui appelle les fidèles à être des pèlerins de l’espérance.

Le pape François a présidé la messe dans la basilique Saint-Pierre la nuit de Noël et l’a commencée en ouvrant la Porte Sainte qui inaugure l’année jubilaire.

Lisez l’intégralité du sermon du Pape ici :

Un ange du Seigneur, entouré de lumière, illumine la nuit et annonce la bonne nouvelle aux bergers : « Je vous annonce une grande joie, une joie pour tout le peuple. Aujourd’hui, un sauveur vous est né dans la ville de David, c’est le Messie, le Seigneur. (Luc 2 : 10-11).

Au milieu de l’émerveillement des pauvres et du chant des anges, le ciel s’ouvre sur terre : Dieu s’est fait l’un de nous pour nous rendre semblables, il est descendu parmi nous pour nous relever et nous ramener dans les bras du Père. .

C’est notre espoir. Dieu est Emmanuel, il est Dieu-avec-nous. L’infiniment grand est devenu petit ; la lumière divine a brillé à travers les ténèbres du monde ; la gloire du ciel est apparue sur terre, dans un petit enfant. Et si Dieu vient, même si nos cœurs ressemblent à une pauvre crèche, alors nous pouvons dire : l’espérance n’est pas morte, l’espérance vit et entoure nos vies pour toujours !

Frères et sœurs, avec l’ouverture de la Porte Sainte, nous avons commencé un nouveau Jubilé : chacun de nous peut entrer dans le mystère de cette annonce de grâce. C’est la nuit où la porte de l’espoir s’ouvre grande ouverte au monde ; c’est la nuit où Dieu dit à tout le monde : il y a de l’espoir pour vous aussi !

Pour accueillir ce don, nous sommes appelés à repartir avec le même émerveillement que les bergers de Bethléem. Dans l’Évangile, il est dit qu’après avoir reçu le message de l’ange, ils « s’en vont en toute hâte » (Luc 2, 16). Il s’agit de retrouver l’espoir perdu, de le renouveler en nous, dans la désolation de notre époque et de notre monde : sans tarder. Ne tardez pas, ne ralentissez pas, mais laissez-nous séduire par la bonne nouvelle.

Partons sans tarder vers le Seigneur qui est né pour nous, le cœur léger et éveillé, prêt à le rencontrer, pour pouvoir apporter de l’espérance dans nos situations de vie. L’espérance chrétienne n’est pas une fin heureuse qu’on attend passivement : c’est la promesse du Seigneur qu’il faut accueillir ici et maintenant, sur cette terre qui souffre et qui pleure. L’espérance nous demande de ne pas nous attarder, de ne pas tomber dans les habitudes, de ne pas nous attarder dans la médiocrité et la paresse ; elle nous demande – comme dirait saint Augustin – d’être indignés par les choses qui ne vont pas et d’avoir le courage de les changer. L’espérance nous demande d’être des pèlerins à la recherche de la vérité, des rêveurs qui ne se lassent jamais, des femmes et des hommes qui se laissent remplir d’inquiétude par le rêve de Dieu, le rêve d’un monde nouveau où règnent la paix et la justice.

Apprenons des bergers : l’espérance née cette nuit ne tolère ni la paresse des sédentaires ni la paresse de ceux qui se sont installés dans leur propre confort. Cet espoir n’accepte pas la fausse prudence de ceux qui n’osent pas se lancer, de peur de se compromettre, ou de ceux qui, par calcul, ne pensent qu’à eux-mêmes. Cet espoir est incompatible avec la vie tranquille de ceux qui n’élèvent pas la voix contre le mal et contre les injustices qui touchent les plus pauvres. Au contraire, l’espérance chrétienne, tout en nous invitant à attendre patiemment que le Royaume de Dieu germe et grandisse, attend de nous que nous osions agir aujourd’hui selon cette promesse, par notre responsabilité et notre compassion.

Considérant comment nous nous trouvons dans ce monde et comment nous nous adaptons à sa mentalité, un bon prêtre et écrivain a prié ainsi au moment de Noël : « Seigneur, je te demande un peu de douleur, un peu d’inquiétude, un peu de repentance. À Noël, je veux me retrouver insatisfait. Heureux, mais aussi malheureux. Heureux de ce que tu fais, mécontent de mon manque de réponse. S’il vous plaît, ôtez notre fausse paix et mettez quelques épines dans notre crèche toujours surpeuplée. Plantez dans nos âmes le désir d’autre chose » (A. Pronzato, La Neuvaine de Noël).

L’espérance chrétienne est précisément cette “autre chose” qui nous demande d’avancer “sans tarder”. Oui, il est demandé à nous, disciples du Seigneur, de trouver en Lui notre plus grande espérance et de la porter sans tarder, comme des pèlerins de lumière dans les ténèbres du monde.

Frères et sœurs, c’est l’année du jubilé, le temps de l’espérance ! Elle nous invite à retrouver la joie de rencontrer le Seigneur, elle nous appelle au renouveau spirituel et nous oblige à transformer le monde, pour que ce soit véritablement un temps de jubilation : qu’il en soit ainsi pour notre terre mère, défigurée par la logique d’intérêts sur les bénéfices ; qu’il en soit ainsi pour les pays les plus pauvres, accablés par des dettes injustes ; qu’il en soit ainsi pour tous ceux qui sont prisonniers de l’esclavage ancien et nouveau.

À nous, à nous tous, le don et l’engagement de répandre l’espoir là où il a été perdu : là où la vie est blessée, dans des attentes déçues, dans des rêves brisés, dans des échecs déchirants ; dans la fatigue de ceux qui n’en peuvent plus, dans la solitude amère de ceux qui se sentent vaincus, dans la souffrance qui érode l’âme ; dans les journées longues et vides des prisonniers, dans les chambres exiguës et froides des pauvres, dans les lieux profanés par la guerre et la violence.

L’année jubilaire commence pour que chacun puisse partager l’espérance de l’Évangile, l’espérance de l’amour, l’espérance du pardon.

Et quand on voit la crèche, la tendresse de Dieu sur le visage de l’enfant Jésus, on se demande : « Cette attente existe-t-elle ? Est-ce que cet espoir est dans nos cœurs ? […] En contemplant la bonté de Dieu qui surmonte notre méfiance et notre peur, nous contemplons également la grandeur de l’espérance qui nous attend. […] Que l’espérance illumine notre marche quotidienne » (CM Martini, Sermon de Noël, 1980).

Sœur, frère, cette nuit la « porte sainte » du cœur de Dieu s’ouvre pour vous. Jésus, Dieu avec nous, est né pour vous, pour nous, pour chaque homme et chaque femme. Et avec lui la joie fleurit, avec lui la vie change, avec lui l’espoir ne nous fait pas défaut.

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