Le parcours d’Aleix Garcia : De la gloire précoce à la consécration

Comme tant d’autres, l’Espagnol s’est enlisé sans confirmer, traînant son spleen de Mouscron à Bucarest avec ce goût insipide d’avoir endossé le peu glorieux costume de pépite qui ne confirme jamais son potentiel. Comme rarement, le milieu de terrain a su se relever et rebondir pour incarner désormais à Gérone le rôle de patron du leader surprenant de la Liga. Un début de saison exceptionnel qui lui a ouvert les portes de l’équipe nationale espagnole.

Remplaçant de De Bruyne à City

C’est que le Catalan était prédisposé à évoluer au plus haut niveau. On se rend vite compte qu’on possède un talent particulier quand Villarreal vient vous chercher dans votre club local lorsque vous fêtez seulement vos huit ans. Une décennie de formation au sein du sous-marin jaune avant que City ne l’attire dans ses filets.

En Angleterre, Garcia est l’un des leaders de la réserve où il excelle en tant que médian défensif lors des matchs de Youth League. Un rayonnement qui pousse Pep Guardiola l’année suivante à le convoquer et à lui offrir ses premières minutes en Premier League face à Bournemouth en remplaçant à un quart d’heure du terme un certain Kevin De Bruyne.

Un 17 septembre 2016 inoubliable qui sera suivi par trois autres apparitions dans le championnat et notamment une titularisation face à Middlesbrough où il forme l’entrejeu des Citizens en compagnie de “KDB” et Fernandinho. Guardiola croit beaucoup en lui. Au point qu’une séquence où on voit le technicien lui adresser une leçon tactique après une rencontre en plein milieu du terrain crée le buzz en Angleterre.

Pour l’aguerrir, Pep envoie en 2017 son joyau chez Pere, son frèrequi a récupéré 16 % des parts de Gérone quelques semaines plus tôt. Un premier passage chez les Blanquivermells réussi.

Un transfert avorté à Anderlecht

Dans son pays natal, Aleix Garcia découvre les joies de se produire au Camp Nou, l’antre de son club de cœur. “Quand j’ai joué contre eux, j’ai beaucoup souffert tellement ils sont forts mais nous avions tout de même réussi à faire un match nul là-bas ce qui était un véritable exploit pour une équipe comme la nôtre.”

Véritablement fier de ses origines, l’ancien international espoir s’offre même le luxe d’aller gagner chez l’ennemi Madrilène à Bernabeu. “Tout d’abord j’étais content d’avoir battu l’une des plus grandes équipes au monde. Après, en tant que Catalan, le sentiment de fierté était double surtout que c’était sur leur terrain !”

Les scintillants projecteurs de la Liga s’éteignent au bout de deux saisons et de 50 apparitions. City l’envoie dans la cité des Hurlus alors que Kompany, son ancien coéquipier, le désirait à Anderlecht. “Vincent m’a dit qu’il ne savait pas que j’allais signer à Mouscron. Il m’a ensuite avoué que s’il avait été au courant, il m’aurait demandé de venir à Anderlecht.”

Sans qu’on ne sache vraiment expliquer pourquoi, Aleix Garcia se retrouve à l’Excel après deux saisons réussies… en Liga. Ça ne l’empêche pas de se montrer au niveau. “C’était quelqu’un de sérieux, concentré et travailleur. Il faisait tourner notre jeu”, se souvient Jérémy Huyghebaert.

De la Roumanie à la tête de la Liga

Le Covid interrompt la saison de manière prématurée. Laissé sans nouvelle par les dirigeants mouscronnois de la situation sanitaire en Belgique, le joueur vit des moments compliqués à cause de la solitude. Son contrat ayant expiré avec City lorsque le football reprend, il est à deux doigts de signer en Grèce mais se retrouve finalement en Roumanie au Dinamo Bucarest.

“Il m’avait téléphoné en me disant qu’il n’avait pas retrouvé de club et qu’il venait à Bucarest car c’était un propriétaire espagnol qui reprenait le Dinamopoursuit son ancien coéquipier alors actif lui aussi en SuperLiga. Finalement, le changement de direction ne s’est pas fait mais Aleix avait déjà signé son contrat.”

Le début des galères commence. Pendant trois mois, le talentueux milieu ne touche aucun salaire à cause d’une direction incompétente. Eibar en profite pour le rapatrier. Pour un parcours encore semé d’embûches.

Les Basques descendent en deuxième division. Garcia rejoint alors Gérone qui évolue en Secunda Liga et obtient à la fin de la saison le troisième billet d’accession à la Liga en éliminant… Eibar puis Tenerife. Deux ans plus tard, le conte de fées se poursuit. Et à 26 ans, Aleix Garcia vient de décrocher une première sélection avec la Roja. Sous les couleurs de la Roja, il espère bien continuer à surprendre de la plus belle des manières.