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Le parcours incroyable de Yeli Camara : de l’immigration à la reconnaissance sportive

Le parcours incroyable de Yeli Camara : de l’immigration à la reconnaissance sportive
    

    

        
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Quand il a quitté son pays en 2018 à l’âge de 15 ans, Yeli n’avait jamais joué au football, autrement qu’avec des copains sur quelques terrains de terre ici ou là. Sa venue en France avait d’autres motivations que celle, par exemple, d’un certain Salif Keita, son compatriote mû par la passion du football et devenu, dans les années 60/70, une légende du football français. Yeli recherchait avant tout un monde meilleur où il pourrait trouver un travail afin d’aider sa famille.

    

La France, que des amis lui avaient présentée comme un nouvel Eldorado et dont il parlait un peu la langue, était sa destination rêvée. Il en fallait du courage à cet âge-là pour quitter sa famille et tenter un tel périple, Mali, Maroc, Espagne avant d’atteindre le Calvados.

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En France, à 15 ans, seul et sans papiers

    

Quand il évoque les siens qu’il a quittés depuis presque dix ans, il regarde l’horizon, les yeux embués et chuchote : « ma maman me manque beaucoup ».

    

Pourtant, c’est un peu grâce au football que Yeli Camara a réussi son intégration sur le sol français. Et ce n’est pas un hasard s’il enfila ses premiers crampons à Hérouville, la ville la plus cosmopolite du département, et dans un club, le SCH, qui a toujours tiré sa force de sa diversité.

    

      

    

Yeli Camara a impressionné l’assistance devant Mézidon, dans le choc de R2. ©Loann BEHIER

    

Samir Zouzaoui, éducateur au SC Hérouville qui l’a accueilli, chaperonné et guidé à son arrivée, est sans conteste la personne qui le connait mieux. Aujourd’hui, il ne cache pas sa joie face à l’évolution de son protégé :

    

Un bon garçon

    

« Yeli est arrivé en tant que mineur isolé et pris en charge par les éducateurs de « France Terre d’Asile »relate-t-il. Il a intégré l’institut Lemonnier où il a suivi une formation. Ensuite, je l’ai accueilli au club dans le groupe U18, dont j’étais responsable et là, il m’a vraiment épaté. Il n’a jamais manqué une séance d’entrainement, en montrant une farouche volonté de réussir comme quelqu’un qui a une revanche à prendre sur la vie. »

    

Et le formateur hérouvillais de poursuivre : « Dans le groupe, il dégageait une maturité plus importante pour son âge et ne se plaignait jamais. En fait, c’était un gars débrouillard qui n’avait pas les codes mais qui avait compris qu’avec beaucoup d’observation et de travail, on pouvait réussir. Je ne suis pas surpris par son niveau de jeu actuel. Yeli est un exemple d’abnégation et de courage pour les jeunes de son âge qui ont tout. »

    

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Le foot au SCH comme une évidence

    

Sorti de Lemonnier, Yeli a été confronté à la dure réalité du monde du travail qui correspondait à son passage chez les seniors. Il a trouvé un premier emploi de ripeur. Il fallait se lever à quatre heures et le boulot était ingratmais il ne rechignait pas, trop content de toucher un salaire à la fin du mois. Au niveau du foot, l’apprentissage s’effectua sans faute note et la progression était linéaire jusqu’à ce qu’une grosse blessure vienne gâcher la fête.

  

Privé un temps de foot, Yeli a mis les bouchées doubles et a intégré le groupe élargi de l’équipe A lors de la dernière trêve d’hiver. Depuis, il est dans le groupe des 14 à chaque match et a même gagné ses galons de titulaire.

    

En quelques semaines, un joueur qui compte

    

Contre Mézidon (2-0), dimanche 18 février 2024, ce joueur longiligne, sorte de Patrick Vieira en plus mincea réalisé une prestation XXL. Il s’est non seulement montré très efficace à la récupération des ballons par son placement, son replacement et sa hargne dans les duelsmais grâce à son abattage et à sa vitesse, il a su également orienter le jeu et remonter des ballons propres pour ses attaquants.

    

Conscient de ses qualités et de ses défauts – « je suis un joueur actif qui travaille beaucoup et je possède une bonne vitessemais j’ai tendance à m’énerver quand je ne réussis pas ce que je veux faire », Yeli a un avis tranché quand on lui demande qui est son idole : « J’aime bien Messi aussi, mais mon joueur préféré, c’est toujours Neymar » et là, on a beau argumenter, l’avis est définitif : Neymar recueille tous ses suffrages. Yeli, un garçon réservé qui sait ce qu’il veut…

    

Bernard GUYONNET

    

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