Le parfum des forêts – L’homme et l’arbre, un lien millénaire

Le parfum des forêts – L’homme et l’arbre, un lien millénaire

Autrefois bûcheron, aujourd’hui sourceur à la recherche d’essences et d’extraits de matières premières naturelles pour la parfumerie, Dominique Roques raconte avec passion et réalisme le lien millénaire qu’entretient l’humain avec la forêt.

Ils sont omniprésents. Dans nos salles de bains, nos étagères, nos chalets d’alpage ou dans les produits d’entretien. Ils sont invisibles et pourtant, ils racontent une histoire folle de conquête humaine. Eux, ce sont les parfums des forêts : résines, bois, humus, feuilles, écorce et même décomposition organique.

Toutes ces odeurs sont chères à Dominique Roques, mais c’est celle de la sciure fraîche qui le marque en premier, lorsqu’enfant, il suit son père dans une sapinière alors qu’il fait la promotion d’un nouvel outil venu des États-Unis : la tronçonneuse.

“J’ai mis une poignée de sciure dans l’une de mes poches. Je crois que les odeurs de cette matinée me restent autant que les images, mémoire olfactive incontrôlée de l’enfance.” – Dominique Roques, “Le parfum des forêts – L’homme et l’arbre, un lien millénaire”

Un monde fini

Ex-bûcheron, Dominique Roques est paradoxalement bien placé pour parler des excès de la déforestation : “En un peu plus d’un siècle, les hommes ont coupé la moitié des forêts de la terre, donnant une accélération mortifère à un travail commencé il y a quatre mille ans”, raconte-t-il en amorce de son ouvrage. C’est l’âge de bronze, le métal permet de couper le bois efficacement, l’humain comprend qu’il peut dominer la forêt.

Une révolution posée par écrit dans “L’épopée de Gilgamesh”, premier texte de l’histoire, dans lequel ce roi mythologique abat le géant-démon Humbaba, gardien de la forêt des cèdres. La forêt elle, existe bien. Située en Mésopotamie, elle est à équidistance de Rome et de l’Égypte. Les Phéniciens deviendront de grands négociateurs de ce bois prisé pour ses qualités de construction et surtout pour son parfum.

Mais si l’humain découvre que la forêt peut être dominée, il découvre aussi qu’elle est un territoire fini.

“Les traces des forêts tombées sont toujours émouvantes, celles des séquoias durent très longtemps, refusent de s’effacer et rejoignent le rythme lent de la vie de ces arbres, hors du temps des hommes, avant que la frénésie des mangeurs de forêt ne les fasse disparaître.” – Dominique Roques, “Le parfum des forêts – L’homme et l’arbre, un lien millénaire”

Sentinelles millénaires

Forêts de cèdres, de mélèzes, de hêtres, de séquoias géants, bois de Oud ou Palo Santo du Gran Chaco, forêt sèche d’Amérique latine sont les superstars de cette véritable déclaration d’amour au monde ligneux, qui évite l’écueil du cri d’alarme culpabilisant. Il existe encore beaucoup de forêts primaires dans les zones tropicales.

Pour les climats tempérés, c’est différent : s’il subsiste quelques vestiges en Pologne, il faudrait entre 800 et 1000 ans pour recréer une forêt primaire sans aucune intervention humaine.

Pour Dominique Roques, la forêt se redresse toujours, quoiqu’il arrive, car contrairement à nous, “elle a tout son temps”.
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