«Bon dia, bos dias, egun on, bonjour»: «bonjour» en catalan, galicien, basque et castillan (ou espagnol): c’est ainsi que la présidente de la Chambre basse du parlement espagnol, Francina Armengól, s’est adressée jeudi aux 350 députés pour marquer un jour hors de l’ordinaire. Par 180 oui contre 170 non, l’usage dans cet hémicycle des trois langues régionales considérées comme «historiques» par la Constitution de 1978 a été approuvé. Une décision sans précédent en quarante-huit ans de démocratie. Concrètement, chaque député pourra désormais s’exprimer aussi en catalan, galicien ou basque – l’idiome basque.
Dans six des 17 régions espagnoles – en Navarre, au Pays basque, en Galice, en Catalogne, aux Baléares et en Région valencienne –, ces idiomes n’étaient reconnus qu’au niveau de l’administration locale et des parlements régionaux respectifs. Quant aux Cortes, à Madrid, jusque-là seul le castillan y était d’usage officiel. Quelques députés séparatistes s’aventuraient certes à recourir à leur langue, par prosélytisme et de façon ponctuelle, mais ces idiomes n’y avaient aucun statut institutionnel.
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