“Je serai le bouc émissaire” – avec ces mots, Gabriel Attal a tenté de dissuader le Premier ministre français Emmanuel Macron de dissoudre le Parlement. Le chef de l’Etat français a choqué son cabinet et le pays en annonçant des élections législatives anticipées après que le Consolidation nationale (RN) de Marine Le Pen ait obtenu deux fois plus de voix que Renaissance aux élections au Parlement européen.
Les représentants du parti ont commencé avec colère à accuser le cercle restreint des conseillers du président, affirmant qu’ils étaient entraînés dans l’abîme par le jeu des élections arrangées à l’avance. Un représentant les appelait « les apprentis du maître sorcier ». “Macron vit dans le déni. Il n’a jamais perdu une élection, il ne sait pas ce qu’il fait”, a déclaré au journal Le Parisien un homme politique dont le nom n’a pas été dévoilé. Il a évoqué certaines personnes qui ont eu une « influence néfaste » sur le président. « Ces types détruisent ce que nous avons passé sept ans à construire. Cent cinquante représentants partiront, et pourquoi ? – a laissé entendre que les partis de droite radicale et conservatrice pourraient les chasser de l’Assemblée nationale.
Un ancien ministre s’est également exprimé : “Je ne suis pas en colère contre sa politique, mais contre lui parce qu’il joue à un jeu dangereux. OK, nous avons reçu une gifle, mais ce n’est pas une raison pour tendre l’autre joue à l’effondrement national. »
L’information de Reuters révèle que même le Premier ministre Gabriel Attal ne fait pas partie des “disciples du sorcier”, mais le président a confié sa confiance au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et à l’ancien journaliste Bruno Roger-Petit, devenu stratège.
Le projet d’élections anticipées d’Emmanuel Macron – en accord avec ses conseillers – prenait forme depuis plusieurs semaines et ne serait pas une décision spontanée prise après l’échec de dimanche, affirment les journaux. Le président serait depuis longtemps troublé par la division du Parlement. En 2022, son parti a perdu sa majorité absolue et depuis lors, les législateurs, principalement d’extrême gauche, bloquent régulièrement les propositions du gouvernement. A l’occasion des célébrations du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie (Jour J), les électeurs qui ont discuté avec Emmanuel Macron ont également confirmé qu’ils en avaient assez des débats qui n’en finissent pas au Parlement.
Selon des sources du Bureau
le chef de l’Etat fait le pari que son parti peut gagner – après la campagne la plus courte possible autorisée par la constitution – car le peu de temps peut choquer ses adversaires.
Il calcule également que la gauche ne s’unira pas cette fois dans un bloc de gauche vert-socialiste-radical.
Mais selon une autre source, le président ne serait pas gêné “si le Front national obtenait la majorité simple et prouvait ensuite son incompétence”. Selon ses idées, cela pourrait même profiter à son parti lors de l’élection présidentielle de 2027, à laquelle Macron ne pourra plus se présenter puisqu’il s’agit de son deuxième mandat. Dans un tel scénario, Jordan Bardella, un homme politique de 28 ans issu de la Consolidation Nationale, pourrait être le prochain Premier ministre.