Le Nigeria a commencé aujourd’hui à six heures de l’après-midi, avec des heures de retard, le recomptage des voix pour l’élection générale la plus disputée de l’histoire récente, après une journée de pannes techniques massives qui ont généré de longues files d’attente et empêché des milliers de citoyens de participer. Le chaos était d’une telle ampleur qu’à l’heure de fermeture de certains bureaux de vote, les machines d’identification qui permettaient d’accéder aux urnes n’étaient pas encore arrivées, de sorte que le vote a dû être reporté à aujourd’hui.
En raison de ces irrégularités et d’autres, le Parti travailliste a annoncé qu’il ferait appel du résultat devant les tribunaux. Son candidat, Peter Obi, a pris d’assaut la campagne en raison du soutien des jeunes et menace de briser la domination des deux principaux partis nigérians, le All Progressives Party (APP), auquel appartient l’actuel président Muhammadu Buhari, et le Parti démocratique populaire (PDP) de l’opposition. Le premier est représenté à cette occasion par l’ancien gouverneur de Lagos Bola Tinubu et le second par l’ancien président Atiku Abubakar.
Obi a suscité l’enthousiasme d’une jeunesse qui réclame un tournant face à l’insécurité et à la pauvreté grandissantes dans le pays, le plus peuplé d’Afrique et principal producteur de pétrole. Mais son parti estime que les résultats seront truqués. Le secrétaire général du parti a dénoncé que la formation bénéficiait d’un soutien important dans la majeure partie de la région nord du pays, mais les électeurs ont été empêchés d’y participer, qui ont été “violemment persécutés” et expulsés des bureaux de vote. Dans d’autres cas, des bulletins de vote ou des urnes ont été détruits, selon un communiqué.
Un autre de ses griefs est que le personnel de la Commission électorale nationale indépendante (CNEI) n’est pas arrivé dans les centres ou l’a fait très tard “pour frustrer les partisans du parti, épuisés d’attendre”.
Pour finir d’emmêler les choses, des terroristes présumés du groupe armé jihadiste Boko Haram ont pris d’assaut samedi la ville de Goza, blessant au moins cinq personnes.
