2024-02-21 10:06:31
ParisLors de l’occupation allemande de la France, le 21 février 1944, vingt-deux membres de la Résistance d’un réseau constitué de combattants communistes étrangers, dirigé par l’Arménien Missak Manouchian, furent abattus par des officiers nazis. La seule femme du groupe, la Roumaine Olga Bancic, mourra quelques semaines plus tard décapitée. Cette unité d’immigrés engagés pour la liberté de la France deviendrait des héros dans le pays pour lequel ils combattaient contre les nazis, notamment grâce à une affiche imprimée par les Allemands. »l’affiche rouge“, diffusé dans tout Paris, dans lequel le régime d’Adolf Hitler dénonçait les étrangers comme un danger pour la France. La poésie que leur consacre le poète Louis Aragon et une chanson popularisée par Léo Ferré font des jeunes communistes exécutés un symbole.
Quatre-vingts ans plus tard, la République rend hommage ce mercredi après-midi aux combattants exécutés, devenus martyrs, parmi lesquels l’Espagnol Celestino Alonso, avec l’admission au Panthéon de la dépouille de Manouchian. La cérémonie sera cependant marquée par la polémique mettant en vedette Marine Le Pen. La leader d’extrême droite a décidé de participer à l’événement, défiant à la fois le président de la République, Emmanuel Macron, qui lui avait demandé de rester chez elle, et les proches des combattants abattus, qui dans une demande écrite ont affirmé à Le Pen pour ne pas y aller.
“Ce serait une insulte à la mémoire de ceux qui ont versé leur sang sur le territoire français”, écrivent les descendants. “Nous ne voulons pas participer à une stratégie de diabolisation d’un parti xénophobe et raciste. Missak Manouchian et ses camarades ne l’auraient pas toléré”, ajoute la lettre adressée au leader du Regroupement national (RN). “Je recommanderais aux partis d’extrême droite de ne pas être présents, compte tenu de la nature du combat de Manouchian”, a également déclaré Macron dans un entretien au journal dimanche. L’Humanité.
Parti des collaborateurs nazis
Les 23 combattants communistes étaient tous étrangers – Italiens, Polonais, Roumains, Hongrois, entre autres nationalités – et beaucoup d’entre eux étaient juifs. Le fondateur du RN, alors connu sous le nom de Front National, était Jean-Marie Le Pen, père du leader actuel, connu pour ses opinions antisémites. Le parti a d’ailleurs été fondé par des étudiants des mouvements collaborationnistes fascistes et nazis.
Le Pen a décidé de piétiner la volonté des proches des combattants communistes pour ses propres intérêts politiques. Dans sa stratégie de retrait de l’étiquette d’extrême droite, son parti a décidé il y a quelques mois de participer à des événements institutionnels, même si c’est pour défendre des choses qui entrent en collision avec son idéologie politique ou avec l’histoire du parti, comme un stratégie de normalisation. Le leader du RN a assisté à la marche contre l’antisémitisme à Paris en novembre – malgré également la pluie de critiques – et participe désormais à l’entrée au Panthéon d’un héros qui a combattu l’occupation allemande.
Élections européennes en vue
Aux critiques sur sa présence à l’hommage de cet après-midi, elle répond qu’un “moment d’unité nationale” est “politiquement instrumentalisé”. Il ne mentionne pas la demande des familles, qui demandent qu’il ne vienne pas. Ni au fait que son parti se prépare pour les élections européennes de juin et a déjà lancé sa propre campagne.
Au-delà de la polémique politique, l’entrée de Missak Manouchian au Panthéon est un hommage à tous les résistants étrangers qui ont défendu la France de l’occupation allemande. Au Panthéon, à Paris, sont enterrées des personnalités – écrivains, hommes politiques, citoyens – qui ont marqué l’histoire du pays. A côté de Manouchian se trouvera une plaque avec les 22 autres noms de l’unité et il sera enterré aux côtés de son épouse, Mélinée, également résistante.
Sur le point d’être fusillé, Manouchian lui écrit une lettre : “Je suis profondément désolé de ne pas t’avoir rendu heureuse, j’aurais aimé avoir un enfant avec toi comme tu l’as toujours voulu. Je demande qu’une fois la guerre finie, marie-toi.” et avoir un fils. Pour accomplir ma dernière volonté, épouse quelqu’un qui peut te rendre heureux. Mélinée Manouchian a survécu à la guerre, mais ne s’est jamais mariée ni n’a eu d’enfants. Elle reposera désormais au Panthéon aux côtés de son mari.
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