2024-03-23 15:58:56
AGI – Considéré parmi les plus grands pianistes d’après-guerre, admiré pour sa prodigieuse virtuosité mais aussi pour l’immensité de son répertoire et l’originalité de ses interprétations : Maurizio Pollini, l’un des plus grands musiciens de notre époque et « référence fondamentale dans la vie artistique » du Théâtre depuis plus de cinquante ans” comme le souligne La Scala. Pollini, né à Milan le 5 janvier 1942, est décédé ce matin des suites d’une longue maladie qui l’avait déjà contraint, ces derniers temps, à annuler des concerts.
Fils de l’architecte rationaliste Gino Pollini et de la musicienne Renata Melotti, doué d’un talent musical impressionnant depuis l’enfance. Élève de Carlo Lonati et Carlo Vidusso, protagoniste absolu de la scène internationale du concert depuis sa victoire, à l’âge de 18 ans, au concours Chopin de Varsovie en 1960, Pollini c’était un interprète capable de révolutionner la perception d’auteurs comme Chopin, Debussy et Beethoven lui-même et promouvoir avec un dévouement infatigable l’écoute des avant-gardes historiques, en particulier Schönberg, et de la musique d’aujourd’hui. À côté de sa grandeur d’instrumentiste, son témoignage sur le rôle de la musique elle-même reste fondamental, compris comme une composante essentielle de la culture et de la vie civile et comme un instrument de transformation de la société. Depuis ses débuts le 11 octobre 1958 jusqu’à son dernier récital le 13 février 2023, Pollini a joué 168 fois à La Scala, en plus des rencontres avec des étudiants et de la participation à des jurys et des conférences.
Après les premiers concerts dirigés par Thomas Schippers et Sergiu Celibidache, débute la collaboration avec Claudio Abbado le soir du 23 octobre 1969, destinée à marquer l’histoire de l’interprétation mais aussi l’histoire culturelle de la ville de Milan. L’engagement commun d’élargir le répertoire, en particulier à la deuxième école de Vienne et aux musiques nouvelles, se combine avec un engagement égal d’élargir les publics, conformément à l’approche de Paolo Grassi, qui, à cette époque, développait de nouvelles politiques pour impliquer le toute la ville dans les activités de théâtre. Les collaborations avec Riccardo Muti puis avec Daniel Barenboim et Riccardo Chailly ont également été fondamentales, mais au fil des décennies, les concerts avec Carlo Maria Giulini, Pierre Boulez et Zubin Mehta sont également restés dans les mémoires.
Aux relations nouées au fil des années avec les musiciens de la Scala, tant en tant qu’Orchestre de la Scala que surtout en tant que Philharmonique, s’ajoutent des apparitions avec de grands orchestres tels que le Wiener Philharmoniker (avec Abbado) et le Gewandhausorchester de Leipzig (avec Chailly) et de nombreux groupes dédiés à la musique d’aujourd’hui, notamment dans le ‘Cicli Pollini’ promu par Stéphane Lissner : l’Ensemble Intercontemporain, le Klangforum Wien, le Musikfabrik Koln, l’Experimentalstudio SWR. Dans le domaine de la musique de chambre on se souvient particulièrement de lui aux côtés de Salvatore Accardo, Toby Hoffmann, Margaret Batjer et Rocco Filippini. Mais au centre de la présence ininterrompue de Maurizio Pollini à la Scala se trouvent avant tout les récitals: du cycle historique des 32 sonates de Beethoven en 1995 au concert annuel toujours très attendu dans lequel revenaient les étoiles fixes de son univers musical : outre quelques reprises de Bach, Beethoven, Brahms, Chopin, Debussy, Schonberg et Nono. Le prochain rendez-vous était prévu pour le 20 octobre. Pollini a donné des master classes à l’Accademia Chigiana de Sienne ; et en 1974, à l’occasion du centenaire de la naissance d’A. Schonberg, il interprète l’intégrale de ses œuvres pour piano dans de nombreux centres
En 1982, après quelques répétitions au cours desquelles il se présente comme chef d’orchestre et soliste, il fait ses débuts dans la direction d’un opéra, à Pesaro, avec « La donna del lago » de Rossini, également enregistré sur disque. Ses qualités interprétatives singulières et sa parfaite technique pianistique lui ont permis d’aborder avec un égal succès le répertoire romantique et contemporain (notamment L. Berio, L. Nono). Engagé dans la diffusion de la valeur éthique et éducative de la musique, Pollini a organisé ces dernières années de nombreux cycles de “Progetto Pollini”, dans lequel le pianiste réunissait différents musiciens pour une série de concerts liés par des relations culturelles très étroitesavec lequel il a touché d’importantes capitales mondiales : New York, Tokyo, Vienne, Paris et Rome en 2003.
En 2008, il ouvre la saison musicale de l’Académie Nationale de Santa Cecilia avec le nouveau projet « Pollini Prospettive », né dans le but de relier différentes personnalités et répertoires musicaux pour mettre en valeur les assonances et les contrastes. Parmi les nombreux prix décernés à Pollini au cours de sa carrière, on retient le Prix Mondial du Disque (1978) obtenu pour l’enregistrement des dernières sonates pour piano de Beethoven ; et le Grammy Award (2007) de la meilleure performance instrumentale solo pour les Nocturnes de Chopin. En 2012, dans le cadre des initiatives pour son soixante-dixième anniversaire, le pianiste a présenté un nouvel enregistrement studio dédié à Chopin, intitulé Chopin : 24 pré’ludes, nocturnes, mazurkas, blague, tandis que le CD est sorti en 2017, également enregistré au atelier, Chopin. Travaux tardifs.
Pollini était marié à la pianiste Marilisa Marzotto : les deux s’étaient rencontrés lors d’un cours d’harmonie à l’âge de 11 ans, elle était également l’élève de Benedetti Michelangeli, ils étaient ensemble depuis la fin des années 60 et avaient également un fils, Daniele. un pianiste et compositeur. La chapelle de repos du Maestro Pollini aura lieu à La Scala.
Les condoléances de Mattarella
“Je voudrais exprimer mes plus sincères condoléances pour le décès de Maurizio Pollini, un pianiste distingué, un interprète rigoureux et inspiré d’œuvres musicales extraordinaires, une référence pour des générations de musiciens du monde entier. Un poète du piano qui dans son de longues années de carrière extraordinaire ont donné le prestige de l’Italie sur la scène artistique internationale. J’exprime mes plus sincères condoléances à sa famille. Ainsi le président de la République, Sergio Mattarella.
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