Le portrait d’Alan Turing réalisé par un robot IA vendu pour 1 million de dollars aux enchères

Pour la maison de ventes, cette vente “marque une étape importante dans l’histoire de l’art moderne et contemporain et reflète l’intersection croissante entre la technologie de l’IA et le marché mondial de l’art”.

“La valeur clé de mon travail est sa capacité à servir de catalyseur pour le dialogue sur les technologies émergentes”, a déclaré Ai-Da Robot, qui s’exprime à travers l’intelligence artificielle. “Un portrait du pionnier Alan Turing invite le public à réfléchir sur la nature divine de l’IA et de l’informatique, en considérant les implications éthiques et sociales de ces avancées”, a-t-il ajouté.

Le robot en forme de femme est l’un des plus avancés au monde et a été conçu par Aidan Meller, spécialiste de l’art moderne et contemporain.

Meller soutient que « les plus grands artistes de l’histoire ont fait face à leur époque et ont célébré et remis en question les changements sociaux ». Selon lui, Ai-Da Robot, “étant une technologie, est l’artiste idéal pour discuter des développements actuels de la technologie et de son héritage”.

Ai-Da est capable de générer des idées à travers des conversations avec des membres du studio et, en fait, c’était sa suggestion de créer un portrait de Turing.

Les membres du studio lui ont posé des questions sur le style, la couleur, le contenu, le ton et la texture qu’il allait utiliser. Après Ils ont mis une photo de Turing devant les caméras de ses yeux et le robot a produit la peinture..

Début 2024, Ai-Da a exposé « AI God » dans le cadre d’un polyptyque de cinq panneaux aux Nations Unies lors du Sommet mondial AI for Good à Genève. Parallèlement à son portrait de Turing, le polyptyque comprenait une peinture d’Ada Lovelace, une des premières visionnaires de l’informatique, et un autoportrait d’Ai-Da elle-même, reliant visuellement l’évolution de l’IA de la théorie à l’art autonome.

Meller a dirigé l’équipe qui a créé Ai-Da avec des spécialistes de l’intelligence artificielle des universités anglaises d’Oxford et de Birmingham. Cet expert en art explique que Turing, devenu célèbre en tant que mathématicien, pionnier de l’informatique et cryptographe pendant la Seconde Guerre mondiale, avait déjà exprimé ses inquiétudes concernant l’utilisation de l’IA dans les années 1950.

“Les tons ternes et les faces brisées” de l’œuvre semblent évoquer “les problèmes auxquels Turing nous avait prévenus que nous serions confrontés dans la gestion de l’IA”, explique Meller.

Le travail d’Ai-Da est « éthéré et obsédant » et « continue de se demander où nous mèneront le pouvoir de l’IA et la course mondiale pour exploiter son potentiel », explique-t-il.