La culture d’algues pour capturer du CO2 et limiter le réchauffement climatique a un potentiel limité, car elle nécessiterait une occupation très importante des océans, selon une étude publiée jeudi.
Des chercheurs basés aux États-Unis ont utilisé un outil de modélisation de la croissance des algues, en se concentrant sur quatre espèces qui pourraient être cultivées en pleine mer. Cela leur a permis d’évaluer le potentiel théorique d’absorption du CO2 par les algues, qui peuvent le retirer de l’atmosphère en le convertissant en biomasse grâce à la photosynthèse. Ce CO2 est séquestré lorsque cette matière organique tombe au fond des océans.
“Il faudrait cultiver plus d’un million de km2 dans les zones économiques exclusives les plus productives, situées dans le Pacifique équatorial, pour retirer 1 gigatonne (milliard de tonnes) de carbone par an grâce aux algues”, concluent-ils dans la revue Communications earth & environment.
Cependant, pour aller au-delà de ce potentiel, la situation se complique sérieusement : pour retirer 1 gigatonne supplémentaire de CO2 de cette manière, il faudrait tripler la surface cultivée, car le processus devient beaucoup moins efficace dans les eaux moins productives.
Le potentiel de cette technique est donc important mais limité en termes de lutte contre le réchauffement climatique.
Selon des analyses récentes citées par les chercheurs, il faudrait retirer environ 2,5 à 13 gigatonnes de CO2 de l’atmosphère pour limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, en plus des mesures visant à réduire considérablement les émissions.
La séquestration du carbone par les algues suscite l’intérêt de certaines entreprises. En Norvège, un projet pilote appelé “Seaweed Carbon Solutions” a été lancé en 2022, soutenu notamment par le géant du pétrole et du gaz Equinor.
Amazon a également récemment annoncé sa participation au financement d’une ferme d’algues située entre des éoliennes en mer au large des Pays-Bas.
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