2024-11-09 23:45:00
Les participants du Vendée Globe voyagent seuls pendant environ quatre-vingts jours. Six marins ont également bravé les tempêtes et les vagues. L’une d’elles est la Suissesse Justine Mettraux. Elle a beaucoup de confiance.
Pour les marins et leurs équipages aux Sables d’Olonne, la semaine précédant le départ du Vendée Globe est épuisante. Les listes de choses à faire sont longues et les calendriers de rendez-vous des skippers sont remplis à ras bord. Tout le monde veut quelque chose, les sponsors, les organisateurs, les médias. De plus, de dix heures du matin jusqu’au début de la soirée, un flot incessant de visiteurs, parmi lesquels de nombreuses classes d’écoles, déambulent devant les quarante bateaux, leur téléphone portable sorti.
Justine Mettraux prend ce cirque dans la foulée, du moins de l’extérieur. Cela en fait partie, dit la Suissesse avec un léger sourire. Mais on peut dire qu’elle a hâte de pouvoir enfin commencer. Pour enfin aborder l’objectif qu’elle prépare depuis dix ans. Le Vendée Globe, qui a lieu tous les quatre ans, « l’Everest des mers », le Graal de la voile océanique. Une course en solitaire autour du monde. Environ quatre-vingts jours en haute mer, exposés aux tempêtes et aux vagues.
Mettraux devrait bien faire. «J’en ai les moyens», affirme avec assurance le Genevois de 38 ans. Lors des courses qualificatives, elle n’était jamais loin de Sam Davies, actuellement meilleur marin au large du monde. L’Anglaise aborde son quatrième Vendée Globe. Après avoir terminé quatrième en 2008/2009, elle a dû abandonner la course à deux reprises, mais a quand même réussi à aller jusqu’au bout la deuxième fois. Son nouveau bateau et ses bons classements sur les quatre dernières années en font l’un des favoris à la victoire. Elle est convaincue qu’un jour, une femme remportera le Vendée Globe. « Dans notre sport, il n’y a aucune différence entre les hommes et les femmes », déclare Davies.
Désaccord sur un quota de femmes
Alain Leboeuf le voit également de cette façon. « Oui, une femme peut gagner », affirme la présidente de l’organisation du Vendée Globe. Ce n’est pas seulement une question de force physique. Sur la mer, les femmes pouvaient démontrer leur force mentale et leurs capacités tactiques. Leboeuf mentionne Ellen MacArthur, qui a terminé deuxième en 2001 et qui, avec un peu de chance, aurait pu gagner. “Ce qui est crucial”, dit le Français, “c’est que l’ensemble soit correct”.
Pour Mettraux et bien d’autres marins du large, Ellen MacArthur est le grand modèle. L’Anglaise, qui ne mesure même pas 1 mètre 60, a fait connaître le Vendée Globe au-delà des frontières de l’Hexagone en 2000/2001 par son combat contre les éléments et sa course courageuse. MacArthur a montré de quelles réalisations extraordinaires les femmes sont capables sur les océans du monde. Quinze ans plus tôt, la Française Isabelle Autissier avait défrayé la chronique avec ses déplacements en solitaire et ses accidents spectaculaires, dont l’un des deux débutants au Vendée Globe. Elle a été l’une des premières à attirer l’attention du public sur le fait que les femmes sont certainement capables de faire le tour du monde à la voile.
Mais statistiquement parlant, la proportion de femmes dans la célèbre régate est faible. Sur les 115 skippers ayant déjà participé au Vendée Globe, on ne compte que douze femmes. Sur les dix éditions, trois régates étaient exclusivement réservées aux hommes. Catherine Chabaud a été la première femme à terminer le Vendée Globe en 1996/1997. A 24 ans, Ellen MacArthur était jusqu’à présent la plus jeune participante ; elle est désormais remplacée par Violette Dorange, qui n’a que 22 ans.
Alors qu’un quota féminin en Vendée serait envisageable pour Justine Mettraux, Leboeuf s’y oppose catégoriquement. Tous les participants continueront d’être traités sur un pied d’égalité. En revanche, lors du prochain Vendée Globe, non pas une mais plusieurs wildcards seront attribuées afin d’accueillir une femme qui, par exemple, n’a pas pu réaliser l’intégralité du programme de qualification pour cause de maternité. Leboeuf évoque le cas de la Française Clarisse Crémer, qui a perdu son sponsor après le dernier Vendée Globe à cause de sa maternité et n’a réussi à se qualifier pour la course en cours qu’in extremis. Les caractères génériques supplémentaires sont destinés à amortir de tels cas.
Base de fans sur les réseaux sociaux
Clarisse Crémer, dont le mari Tanguy Le Turquais participe également au Vendée Globe, est très appréciée en France. Elle détient le record féminin de la course en 87 jours. Sa popularité repose sur son caractère spontané et joyeux. Elle a un large public, tout comme Violette Dorange, à 23 ans, quelques semaines de moins que le Suisse Alan Roura lors de sa première participation en 2016. donc le plus jeune participant de l’histoire de la Régate. Avec derrière elle l’entreprise de restauration rapide la plus vendue au monde, Dorange est une chance pour les organisateurs ; Elle compte actuellement plus de 100 000 abonnés sur les réseaux sociaux.
Pip Hare, 51 ans, compte également une large base de fans. Avec son talent pour la communication, elle a été un atout lors du dernier Vendée Globe. Quand la Londonienne avait 17 ans, elle s’est inspirée d’Isabelle Autissier. Mais elle est arrivée tardivement aux régates professionnelles ; il y a quatre ans, elle était quasiment inconnue sur la scène offshore. Cela a changé pendant la course. Elle a trouvé un public fidèle qui appréciait son sens de l’humour britannique, avec lequel elle a surmonté divers accidents.
Sa compatriote Samantha Davies a six mois de moins. L’ingénieur formé à Cambridge peut se prévaloir d’une carrière de 25 ans dans la voile. «Je veux naviguer avec engagement et être aux avant-postes. Je sais que le bateau et moi en sommes capables », dit-elle. Leur voilier s’appelle à nouveau « Initiatives-Cœur », une initiative au profit d’un organisme qui soutient les enfants atteints de malformations cardiaques. 360 enfants ont ainsi été aidés ; Une fois le Vendée Globe terminé, il devrait y avoir 500 enfants.
Isabelle Joschke est la sixième femme du Vendée Globe. La Franco-Allemande est une récidiviste ; elle a dû abandonner lors du dernier Vendée Globe, mais a quand même bouclé le parcours. Elle est considérée comme une défenseure engagée de l’égalité dans le sport, notamment dans les courses au large. Son message, exprimé dans un journal anglais : “Oui, vous pouvez être une femme, féminine et petite, tout en faisant un travail dur et physiquement exigeant comme faire le tour du monde en bateau.”
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