Ce cliché, né presque par hasard, a fait le tour du monde : c’était le jour de l’enterrement du Duce à Predappio. Toscani n’avait que 14 ans. L’histoire de ce jour
L’histoire de cette photographie de Rachele Mussolini pleureuse, vêtue de noir, prise le jour de l’enterrement de Plomb de Predappiusquand il n’avait que 14 ans, il l’avait fait quand même Oliviero Toscani dans l’une des 25 lettres aux grands maîtres de la photographie qui composent le livre Caro Avedon (Solférino, 2020).
Parmi ces grands maîtres, il y a aussi le Père Fedelel’un des photojournalistes historiques du « Corriere della Sera », responsable de certaines photos de Rachele Mussolini, une lettre qui raconte cependant aussi une photographie née d’un lien profond, celui entre père et fils : « «J’ai publié ma première photo à l’âge de 14 ansen juillet 1957 (en réalité c’était le 31 août 1957, ndr). Mon père m’a emmené à Rimini pour le concours Miss Italie. Soudain, il a été appelé par la rédaction du “Corriere della Sera”. Ce jour-là, certains partisans inconditionnels du fascisme avaient décidé de transférer la dépouille de Mussolini à Prédappiodans la province de Forlì, en Émilie-Romagne, pour les y enterrer. Ce fut un événement sensationnel non loin de là où nous étions. En 1945, les fascistes avaient caché le corps du Duce et, depuis lors, personne ne savait avec certitude où il se trouvait. Mon père avait photographié Mussolini mortpendu à la célèbre station-service, avant que la foule en colère ne profane son corps. Nous nous sommes précipités vers Predappio. Dès notre arrivée au cimetière, mon père m’a tendu un Leica et m’a dit : “Si tu vois quelque chose d’intéressant, immortalise-le immédiatement”.
«J’ai grimpé parmi les croix du cimetière; il y avait une foule nombreuse, des chemises noires, des forces de l’ordre, du chaos et de la confusion. C’est alors que, un peu à l’écart, j’ai remarqué une Fita 1400 noire garée à l’abri des regards curieux. Deux carabiniers ont accueilli une femme entièrement vêtue de noir, le visage caché par un voile. Je me suis rapproché. J’ai essayé de le photographier au fur et à mesure qu’il avançait. Les fascistes m’ont remarqué et m’ont repoussé, mais j’ai réussi à sprinter avant de tomber. De retour à Milan, mon père a développé le film. Étonnamment, il m’a montré le dernier négatif et s’est exclamé : « Olivier ! Aujourd’hui, vous êtes l’auteur de la photo du jour ! C’est ainsi que la photo de Rachele Mussolini en deuil a fait le tour du monde. Et c’est comme ça que j’ai décidé de devenir photographe».
13 janvier 2025 (modifié le 13 janvier 2025 | 13h18)
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