KIEV (Reuters) – La Moldavie est confrontée à une crise sécuritaire après que des dizaines de milliers d’habitants de l’enclave séparatiste de Transnistrie ont été coupés de l’approvisionnement en gaz russe, a déclaré vendredi le Premier ministre Dorin Recean.
Les flux de gaz russe via l’Ukraine qui approvisionnait l’Europe centrale et orientale ont été interrompus fin 2024, Kiev ayant refusé de poursuivre ses relations commerciales avec Moscou.
Recean a déclaré que la Moldavie couvrirait ses besoins énergétiques avec sa production nationale et ses importations, mais a souligné que la région séparatiste de Transnistrie avait subi un coup dur malgré ses liens avec Moscou.
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“En mettant en péril l’avenir du protectorat qu’elle soutient depuis trois décennies dans le but de déstabiliser la Moldavie, la Russie révèle l’issue inévitable pour tous ses alliés : la trahison et l’isolement”, a déclaré Recean dans un communiqué.
“Nous traitons cela comme une crise de sécurité visant à permettre le retour des forces pro-russes au pouvoir en Moldavie et à transformer notre territoire en arme contre l’Ukraine, avec laquelle nous partageons une frontière de 1 200 km.”
Ce pays d’Europe du Sud-Est, qui compte environ 2,5 millions d’habitants, est sous le feu des projecteurs depuis l’invasion de l’Ukraine voisine par la Russie, à une époque de tensions croissantes entre Moscou et l’Occident.
Sa présidente pro-européenne Maia Sandu a remporté un second mandat lors des élections de l’année dernière et s’est engagée à accélérer les réformes et à consolider la démocratisation.
La Moldavie prévoit d’organiser des élections législatives cet été.
Le territoire majoritairement russophone de Transnistrie, séparé de la Moldavie dans les années 1990, recevait du gaz russe via l’Ukraine.
À son tour, la Moldavie recevait la majeure partie de son électricité de Transnistrie, mais comme Kiev a clairement indiqué qu’elle arrêterait le transit du gaz en provenance de Russie, le gouvernement de Chisinau a préparé des arrangements alternatifs, avec un mélange de production nationale et d’importations d’électricité de Roumanie, a déclaré Recean.
Il a déclaré que le gouvernement moldave restait déterminé à aider l’enclave.
“Des solutions énergétiques alternatives, telles que des systèmes à biomasse, des générateurs, une aide humanitaire et des fournitures médicales essentielles, sont prêtes à être mises en œuvre si les dirigeants séparatistes acceptent leur soutien”, a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
Le dirigeant pro-russe de Transnistrie, Vadim Krasnoselsky, a déclaré que la région disposait de réserves de gaz pouvant couvrir 10 jours d’utilisation limitée dans le nord et deux fois plus dans le sud.
(Reportage d’Olena Harmash ; édité par Jason Neely)
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