2025-01-16 15:38:00
Yoon Suk-yeol, le président sud-coréen démis par le Parlement en décembre dernier, continue d’entraver le travail des autorités qui l’ont arrêté mercredi matin à la résidence présidentielle, tandis qu’un tribunal évalue la légalité de cette arrestation. L’Office d’enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (OICAF) tente d’étayer son accusation contre celui qui a décrété le 3 décembre la loi martiale pendant six heures dans le pays, déclenchant la plus grande crise institutionnelle depuis des décennies. Après avoir passé la nuit dans un centre de détention près de Séoul, le dirigeant conservateur de 64 ans a refusé de coopérer lors de la deuxième journée d’interrogatoire, invoquant des problèmes de santé, comme le rapporte l’OICAF.
Yoon est provisoirement suspendu de ses fonctions depuis la mi-décembre, en attendant que la Cour constitutionnelle décide s’il doit lui restaurer ses pouvoirs ou le destituer définitivement. Mercredi de cette semaine, il est devenu le premier président en exercice – techniquement, il l’est toujours – à être arrêté dans l’histoire démocratique de la nation asiatique.
L’équipe juridique de Yoon a informé ce jeudi, dix minutes avant la reprise de l’enquête (prévue à 14h00, heure locale), qu’il ne ferait pas de déclaration, selon l’OICAF. Yun Gap-geun, l’un de ses avocats, avait déclaré à l’agence sud-coréenne Yonhap que « le président n’envisageait pas d’assister à d’autres interrogatoires », malgré le fait que l’OICAF avait reporté la séance à la demande de Yoon. “Il ne se sent pas bien et hier, il a expliqué sa position en détail”, a expliqué l’avocat. L’OICAF avait cependant assuré la veille que le président démis avait refusé de répondre à toutes les questions qui lui étaient posées pendant les plus de dix heures qu’a duré le premier interrogatoire.
Son arrestation n’est rien d’autre qu’un nouveau chapitre dans une confrontation tendue entre les pouvoirs et agences de l’État qui dure depuis plusieurs semaines. L’ancien procureur devenu homme politique est accusé d’avoir projeté de déclarer la loi martiale, d’avoir orchestré une insurrection et d’avoir abusé de son pouvoir. Yoon, qui nie ces accusations, a ignoré trois convocations en décembre devant l’OICAF, chargée de diriger les investigations sur son cas avec l’aide d’enquêteurs de la police et de l’armée.
Le tribunal du district ouest de Séoul a approuvé l’ordre de procéder à sa détention le 31 décembre. Le 3 janvier, l’OICAF a été contrainte d’abandonner l’opération après que les services de sécurité du président l’ont empêchée d’accéder aux locaux officiels. La commande a dû être prolongée la semaine dernière après son expiration. Finalement, le président démis a été arrêté mercredi, sans opposer de résistance. Auparavant, dans une déclaration enregistrée sur vidéo, Yoon avait réitéré que le mandat d’arrêt et l’enquête étaient « illégaux et invalides », mais avait expliqué qu’il se rendrait à l’OICAF pour « éviter une effusion de sang non désirée ». Plus de 3 000 policiers ont défilé jusqu’à son domicile pour l’arrêter, tandis qu’une foule de 6 500 sympathisants se rassemblait près du complexe.
acte d’insurrection
L’OICAF, le Bureau du Procureur suprême et la police mènent des enquêtes parallèles pour déterminer si Yoon et ses alliés ont commis un acte d’insurrection dans la nuit du 3 décembre. Ils sont accusés de rébellion pour avoir envoyé des troupes de l’armée à l’Assemblée nationale alors que ses membres tentaient d’annuler le décret de la loi martiale lors d’un vote d’urgence, comme le permet la Constitution. La motion a été adoptée en présence de 190 de ses 300 députés, mais les images d’agents essayant de bloquer les parlementaires qui tentaient d’entrer dans le siège du pouvoir législatif ont fait retenir son souffle à une nation qui avait une série de dirigeants autoritaires au début de son gouvernement. .
Le droit pénal sud-coréen définit l’insurrection comme toute tentative de « renverser des organismes gouvernementaux établis par la Constitution ou d’empêcher l’exercice de leurs fonctions par le recours à la force ». Bien que le président bénéficie de l’immunité dans la plupart des poursuites pénales, ce privilège ne s’étend pas aux accusations d’insurrection, un crime passible de la peine de mort ou de la perpétuité (sur lequel il existe un moratoire depuis 1997).
Les avocats de Yoon insistent sur le fait que l’OICAF n’a aucun pouvoir pour enquêter sur les accusations d’insurrection et soulignent que le mandat d’arrêt est illégal car il a été émis par un tribunal d’une mauvaise juridiction. Ce jeudi, le tribunal du district central de Séoul examine la légalité de cette détention. L’OICAF peut détenir Yoon pendant un maximum de 48 heures et demander, pendant cette période, une autre ordonnance qui lui permettrait de le détenir jusqu’à 20 jours, puis de le traduire en justice. Bien que Yoon reste en détention, les aiguilles de l’horloge se sont figées pendant que le nouveau tribunal évalue cette affaire.
L’OICAF est une organisation créée en 2020 pour lutter contre la corruption et limiter le pouvoir des procureurs de l’État. Cependant, les trois agences qui enquêtent sur les affaires liées à la loi martiale ont convenu que l’OICAF serait chargée de diriger les enquêtes sur Yoon et que le bureau du procureur serait chargé de celles liées à ses collaborateurs.
Les procureurs ont également arrêté l’ancien ministre de la Défense et deux anciens chefs de la police, accusés de collaboration avec une insurrection. D’autre part, la Cour constitutionnelle a déjà entamé le procès dans lequel elle doit déterminer si Yoon a violé ou non la Constitution en déclarant l’état d’urgence et si elle rejette ou valide sa destitution du poste de chef de l’État, qui a été approuvée par le Parlement national. Assemblée le 14 décembre dernier. La première séance, mardi, a été suspendue quatre minutes après le début en raison de l’absence de Yoon. La réunion d’aujourd’hui aurait pu avoir lieu, puisque le tribunal peut délibérer avec ou sans sa présence dès la deuxième audience.
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