Comme un immense vaisseau spatial argenté, le dôme étincelant du Louvre Abu Dhabi plane au-dessus de l’île de Saadiyat, protégeant les milliers de trésors à l’intérieur.
Le musée, le premier hors de France à porter le nom de Louvre, est aussi un rappel permanent du lien culturel qui unit deux pays.
Juste en face du Louvre se trouve un autre symbole du lien étroit entre la France et les Émirats arabes unis : le Camp de la Paix.
La base navale française fait partie de sa présence dans la région de l’océan Indien et contribue à protéger le détroit d’Ormuz, par lequel passe une grande partie du pétrole mondial.
Ces partenariats soulignent visiblement l’importance des relations entre les Émirats arabes unis et la France alors que le président Cheikh Mohamed s’apprête à rencontrer lundi le président Emmanuel Macron à l’Élysée.
Des liens profonds entre les nations
C’est un autre président français, Jacques Chirac, qui a donné sa bénédiction au projet du Louvre Abu Dhabi en 2006 et la rue où se trouve le musée a été nommée en son honneur. M. Macron a rejoint Cheikh Mohamed, alors prince héritier d’Abu Dhabi, pour l’ouverture du musée plus d’une décennie plus tard.
Et l’ancien président français Nikolas Sarkozy a inauguré la base navale de Mina Zayed en 2009.
Mais le lien est plus que purement culturel ou militaire : M. Chirac a été parmi les premiers dirigeants mondiaux à rendre hommage à la tombe de Cheikh Zayed en novembre 2004 et M. Macron s’est envolé pour Abou Dhabi pour pleurer le décès de Cheikh Khalifa en mai.
Derrière les formalités diplomatiques se cache une profonde compréhension de ce que les deux pays peuvent s’offrir l’un à l’autre. Les exportations françaises vers les Émirats arabes unis s’élèvent à environ 12,5 milliards de dirhams ou 3,4 milliards d’euros par an, les deuxièmes du pays dans le golfe Persique.
Les marques de mode et les produits de luxe français sont très populaires parmi les résidents des Émirats arabes unis.
En retour, la France importe chaque année environ 3,7 milliards de dirhams (1 milliard d’euros) de pétrole des Émirats arabes unis.
Par ailleurs, un partenariat entre les systèmes éducatifs des deux pays a conduit à l’ouverture de l’Université Paris-Sorbonne Abu Dhabi en 2006
Il y a également environ 10 000 citoyens français et environ 600 entreprises présentes aux EAU.
Un objectif commun de stabilité mondiale
En plus du partenariat militaire illustré dans la base navale, les Émirats arabes unis ont signé un accord de 59 milliards de dirhams (16 milliards d’euros) avec Paris pour 80 avions de combat Rafael modernisés ainsi que 12 hélicoptères de combat construits par Airbus.
L’achat a souligné les préoccupations communes des deux pays dans la région, telles que les dangers de l’extrémisme.
Plus tôt cette année, un pacte de défense bilatéral entre les Émirats arabes unis et la France, signé en 1995, a été activé, permettant aux avions de combat français d’effectuer des missions à la suite d’une série d’attaques terroristes par les rebelles houthis du Yémen, dont une qui a tué trois travailleurs dans un stockage de pétrole d’Adnoc. dépôt à Mussaffah en février.
Alors que la relation entre les Émirats arabes unis et la France s’est sensiblement approfondie au cours des deux dernières décennies, ses racines remontent beaucoup plus loin.
Cheikh Zayed, le père fondateur, s’est rendu pour la première fois à Paris en 1951 dans le cadre de la délégation d’Abu Dhabi dans un arbitrage international pour déterminer les droits de forage pétrolier offshore.
Près d’un quart de siècle plus tard, en 1975, il revient à nouveau, en tant que président des Émirats arabes unis et invité du président français de l’époque, Valéry Giscard d’Estaing.
M. Giscard effectuera une nouvelle visite en 1980.
Les deux dirigeants entretenaient une relation chaleureuse, comme l’avait noté Cheikh Mohamed lors du décès de l’ancien dirigeant français en 2020.
“Il a joué un rôle déterminant dans l’établissement de liens solides entre les Émirats arabes unis et la France en partenariat avec feu Cheikh Zayed”, a tweeté Cheikh Mohamed.
La mémoire de Cheikh Khalifa se perpétue également en France, où en 2019, un théâtre du XIXe siècle au palais royal de Fontainebleau a été rouvert – rendu possible grâce à un don de 40 millions de Dh (11 millions d’euros) d’Abu Dhabi – et a été nommé en l’honneur de l’ancien président .
Mis à jour : 18 juillet 2022, 08h49