Le 7 février 2024, Macky Sall a présidé le premier Conseil des ministres depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle, justifiant ainsi sa décision. Le président a réitéré son appel au dialogue avec tous les acteurs politiques du pays. Une réaction immédiate d’un cadre d’un parti d’opposition a mis en garde contre le piège du dialogue.
Date de publication : 08/02/2024 – 15:03
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Avec notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff
Sur les accusations visant à maintenir le pouvoir, Macky Sall a réaffirmé qu’il ne participerait pas à la prochaine élection présidentielle au Sénégal. Le Secrétaire général du gouvernement, Seydou Gueye, a commenté cette décision en soulignant que le président n’a pas cherché à réduire un mandat de 7 ans pour ensuite grignoter 10 mois. Il a souligné que personne ne devrait suspecter le président de vouloir garder le pouvoir.
En ce qui concerne le candidat de la majorité Amadou Ba, le chef de l’État a renouvelé sa confiance au Premier ministre et a demandé que toutes les mesures soient prises pour organiser l’élection à la nouvelle date fixée au 15 décembre 2024. Ainsi, Amadou Ba reste, pour l’instant, le candidat de la majorité présidentielle.
Macky Sall a également réitéré son appel au dialogue avec tous les acteurs politiques du pays pour renforcer la crédibilité des institutions et du scrutin. Il a souligné son intérêt pour des élections pacifiées avec un minimum de contestations.
Par ailleurs, le président a demandé à la ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, de prendre des mesures pour pacifier l’espace public, ce qui a été interprété comme un appel à la libération de certains détenus politiques. Seydou Gueye a confirmé que cela concernait les dossiers des détenus politiques.
Un cadre du parti d’opposition d’Ousmane Sonko, Amadou Ba, a immédiatement réagi en mettant en garde contre le piège du dialogue, affirmant que la ligne rouge est le report de l’élection, et appelant à rétablir le principe de l’élection le 25 février avant tout dialogue.
Une plateforme de la société civile a appelé à la mobilisation, encourageant un débrayage dans les écoles le 9 février et à la mobilisation des communautés religieuses pour demander un retour au calendrier électoral.
En outre, une vingtaine de députés s’apprêtent à saisir le Conseil constitutionnel dans l’espoir que la loi sur le report de l’élection au 15 décembre soit déclarée contraire à la Constitution sénégalaise.
Enfin, les médias ont dénoncé la fermeture définitive de la chaîne de télévision Walf TV et ont appelé au retour à l’ordre constitutionnel.