Le prix Nobel de littérature 2024 attribué à la Sud-coréenne Han Kang

La Sud-coréenne Han Kang, 53 ans, succède au Norvégien Jon Fosse, auteur de théâtre, romancier et un auteur de livres pour la jeunesse qui avait été décoré du Nobel de littérature en 2023.

Un prix qui selon Alfred Nobel récompense un écrivain ayant rendu de grands services à l’humanité. Le prix Nobel de littérature a été décerné, ce jeudi 10 octobre depuis Stockholm, à la Sud-Coréenne Han Kang “pour sa prose poétique intense qui confronte les traumatismes historiques et expose la fragilité de la vie humaine”. Elle est la première Sud-coréenne à remporter la récompense en littérature.

Commençant sa carrière en 1993 avec la publication de poèmes dans la revue Littérature et société puis avec des nouvelles dans le recueil L’amour de Yeosu en 1995, la lauréate “a connu une percée internationale majeure” avec le roman La Végétarienne en 2007. Dans ce triptyque, la protagoniste décide de changer son régime alimentaire et se confronte aux réactions violentes de son entourage et de la société.

Parallèlement à l’écriture, Han Kang, née en 1970, se consacre également à l’art et à la musique, ce qui se reflète dans toute sa production littéraire, écrit le comité dans un communiqué. Comme dans son roman Tes mains froides publié en 2002 ou encore le roman d’intrigue, qui mêle art et amitié, Le vent souffle, vas-y.

“Une innovatrice de la prose contemporaine”

L’autrice a également un penchant pour les histoires de vie extrêmes. Dans le livre Leçons de grecparu en 2011 elle dresse le portrait d’une relation entre une jeune femme qui, à la suite d’une série d’expériences traumatisantes, a perdu l’usage de la parole, et son professeur de grec ancien en train de perdre la vue.

Dans Actes humainsen 2016, Han Kang s’intéresse à “un événement historique qui s’est déroulé dans la ville de Gwangju, où elle a elle-même grandi et où des centaines d’étudiants et de civils non armés ont été assassinés lors d’un massacre perpétré par l’armée sud-coréenne en 1980”.

“Han Kang s’attaque dans son œuvre aux traumatismes historiques et aux règles invisibles et, dans chacune de ses œuvres, expose la fragilité de la vie humaine”, est-il écrit sur X. “Dans son style poétique et expérimental, elle est devenue une innovatrice de la prose contemporaine”.

Plus qu’un prix en lice: la paix

En 2023, c’était le romancier, essayiste, poète, auteur de livres pour enfants et surtout dramaturge, Jon Fossequi avait été décoré de ce prestigieux prix.

Depuis la création du prix Nobel de littérature en 1901, la France peut se targuer d’être le pays le plus récompensé avec 16 primés, note Livres Hebdo. Avec deux écrivains couronnés au cours des dix dernières années: Patrick Modiano en 2014 et Annie Ernaux en 2022.

Trois prix Nobel ont été déjà été attribués depuis le début de la semaine. Les biologistes américains Victor Ambros et Gary Ruvkun se sont vu remettre le prix Nobel de médecine ce lundi “pour leur découverte d’un principe fondamental régissant la régulation de l’activité des gènes”.

Ce mardi, ce sont l’Américain John Hopfield et le britanno-canadien Geoffrey Hinton qui ont été décorés du prix Nobel de physique “pour leurs découvertes et inventions fondamentales qui permettent l’apprentissage automatique avec des réseaux de neurones artificiels”.

Quand ce mercredi, le prix Nobel de chimie a été attribué à David Baker, Demis Hassabis et John M. Jumper pour leurs travaux sur “la prédiction de la structure des protéines” via l’intelligence artificielle.

Reste le très attendu prix Nobel de la paix ce vendredi. Seule récompense décernée à Oslo.