Le propriétaire et dirigeant de ce groupe de télécoms a pris la parole ce lundi à 13h devant ses investisseurs, à l’occasion des résultats trimestriels d’Altice International.
C’est la première étape d’un feuilleton qui s’étalera jusqu’à mardi après-midi, au moins. En plein cœur de l’été, Patrick Drahi est venu s’expliquer face aux centaines d’investisseurs rendus inquiets par Altice International, l’entité qui regroupe les activités télécoms-médias du groupe au Portugal (plus de la moitié des ventes), en Israël et en République dominicaine. Sous pression depuis l’ouverture le mois dernier d’une enquête du fisc portugais autour de soupçons de corruption, la parole du milliardaire franco-israélien était très attendue.
«Cela a été un choc et une grande déception pour moi»a martelé Patrick Drahi ce lundi dès 13h. «Si les suspicions du fisc portugais se révèlent vraies, je me sens trahi. Cela voudrait dire qu’un petit groupe d’individus ont caché leurs actions et profité de certaines de nos acquisitions, au détriment du groupe et de ma réputation»a-t-il insisté. C’est la première fois depuis 2017, année de la dégringolade boursière du groupe (à l’époque coté), que le propriétaire et dirigeant d’Altice s’exprimait face aux investisseurs et analystes financiers.
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La maison brûle pour Altice, assis sur une montagne de dette de 60 milliards d’euros après des années d’une stratégie d’acquisitions agressives. Arrêté à Lisbonne, l’homme d’affaires franco-portugais Armando Pereira, bras droit de Patrick Drahi, est accusé de s’être enrichi sur les acquisitions du groupe en surfacturant à Altice des prestations réalisées par ses propres sociétés. Aucune de ces sommes n’aurait été déclarée au fisc portugais.
«Nous avons agi immédiatement après avoir eu connaissance de l’ouverture d’une enquête et pris des mesures en conséquence»précise aujourd’hui Patrick Drahi. Altice a par exemple lancé un audit indépendant avec des cabinets d’avocats de premier plan dans chaque région où opère sa filiale portugaise. Patrick Drahi a assuré que ce sandale n’aurait «aucun impact» sur les finances et les prévisions d’Altice International.
Cessions d’actifs à venir
L’homme d’affaires a tenté de donner des gages sur la dynamique commerciale de sa branche. Plus tôt dans la matinée, Altice International publiait des résultats en hausse pour le deuxième trimestre 2023. Avec un chiffre d’affaires en progression de 4,6%, à 1,277 milliard d’euros, un excédent brut d’exploitation (Ebitda) en progression de 4,3%, à 456 millions d’euros, et un flux de trésorerie opérationnel de 241 millions d’euros.
Les dirigeants de l’opérateur ont par ailleurs précisé leurs objectifs pour l’ensemble de l’exercice 2023. Alors qu’ils visaient précédemment «une croissance des revenus, de l’Ebitda et du flux de trésorerie opérationnel»ils anticipent désormais des progressions de ces deux derniers indicateurs de 7% et 13% respectivement, à changes constants. La société est également active dans la publicité en ligne via sa filiale Teads.
«Le groupe est en capacité de se désendetter et d’assurer ses prochaines échéances de crédit»a surtout insisté Patrick Drahi. Le directeur financier d’Altice International ajoutant que la priorité du groupe était de «refinancer» ses lignes de crédit arrivant à maturité en 2026, à travers notamment «la vente d’actifs». «Nous sommes confiants dans le fait que la cession des datacenters (centre de données) au Portugal devrait être finalisée dans les prochaines semaines», a précisé le groupe.
Pris de parole mardi en France
Une semaine décisive attend Patrick Drahi. Une nouvelle prise de parole auprès de la communauté financière d’Altice France, la maison mère de SFR, des chaînes BFM et de la radio RMC, aura lieu mardi à 13h. Des précisions devraient être notamment apportées par le groupe autour de la vente de ses datacenters dans le pays.
Dans l’Hexagone, le milieu des affaires se demande si l’homme d’affaires finira par connaître le même sort que Jean-Charles Naouri, qui cèdera bientôt les clés de son empire Casino au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.
Patrick Drahi et les dirigeants de l’entreprise organiseront des rendez-vous avec les investisseurs en septembre prochain à Londres et New York.
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