Une étape vintage et chaleureuse face à Porquerolles : notre correspondant de la Côte d’Azur, l’inégalable Alain Angenost, nous dit tout.
Au cœur du village de Giens, on aime le Provençal pour son atmosphère intemporelle et sa position dominant la Méditerranée face aux îles d’Or dont Porquerolles. Né des rêves de Marius Michel, grand chef du Lido à Paris, inauguré en 1951, le « Provençal Beach » deviendra l’endroit où il faut êtredrainant bon nombre de VIP de l’époque. À sa belle-sœur le soin de gérer l’établissement, à lui d’y envoyer l’été ses fournisseurs en villégiature et les meilleurs de sa brigade pour y travailler dont Michel Guérard, son pâtissier de l’époque héroïque.
Sa fille Claude et son gendre Jean-Paul Piffet, lui-même ex-chef pâtissier du Grand Hôtel, prendront la suite en y développant la partie hôtelière avec 23 appartements et deux tables estivales. 2012 verra l’arrivée de la relève avec leurs fils Damien et Benjamin, tous deux ayant fait carrière à l’international, l’un dans la gestion hôtelière, l’autre dans la finance. Ce fraternel binôme assisté de leurs compagnes Stéphanie Leclerc et Lene Arentsen, tient depuis à garder cet esprit familial qui plaît tant.
De gros travaux de rénovation devraient débuter en fin d’année afin d’en faire un quatre étoiles digne de ce nom. Le chef Jean Philippe Hiard, ami d’enfance, les a rejoints depuis pour prendre les cuisines de La Rascasse, la table raffinée. Formé chez les frères Conticini à la Table d’Anvers à Paris, il passe à la vitesse supérieure à Londres au Sketch de Pierre Gagnaire ainsi qu’à l’Atelier de Joël Robuchon. Celui-ci l’enverra ensuite au Métropole à Monaco, rejoindre la brigade de Christophe Cussac dans son restaurant éponyme et au Yoshi.
Il prouve d’emblée sa maîtrise avec sa gelée d’agrumes et crémeux de fenouil, son carpaccio de retour de pêche à l‘escombrière aux croûtons dorés aux agrumes, son foie gras chaud glacé au gingembre, pêches jaunes rôties à la verveine, noisettes torréfiées aux raisins secs. La suite est tout aussi séduisante avec un denti des pêcheurs du Niel, sauce au poivre cubèbe, vierge acidulée et écume de coco, un veau « à la cuillère », la joue braisée aux olives vertes acidulées et purée de pommes de terre ou un ris de veau en timbale de pâtes « Zita » et son jus gras au madère.
Benjamin qui a la pâtisserie dans les gènes, réussit, en autodidacte appliqué, de bien jolis desserts. Il y met beaucoup de passion comme le prouve sa Cubaine : un crémeux chocolat noir 70 % pure origine Cuba, biscuit cigarette chocolat, jus passion mangue, sorbet passion, bille chocolat, grué de cacao, pousses de shiso . Ou encore sa fraîcheur de rhubarbe, avec verveine et fraise.
Face à la mer, depuis sa belle terrasse offrant vue spendide, il fallait bien un ancien du Grand Bleu pour diriger le service. Et Christophe, ancien maître d’hôtel pendant dix sept ans sur des navires de guerre, s’y active vaillamment avec son valeureux équipage, Camille, Maxime et Vincent.
Les chambres sont également accueillantes. Et, après un petit-déjeuner-brunch ensoleillé ou/et un café au bar vintage, on se laisse aller plaisamment à rêver, tout en songeant aux futures transformations du lieu qui ne va pas tarder à le mettre pleinement au goût du jour.
2018-07-13 10:00:00
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