Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a serré les rangs autour de Pedro Sánchez, après que celui-ci a ouvert la possibilité d’abandonner la direction du gouvernement espagnol dans une lettre publiée mercredi, à la suite d’un procès intenté contre son épouse, Begoña Gomez, pour trafic d’influence présumé. et la corruption. Les socialistes espagnols ont décidé de transformer le Comité fédéral du parti, initialement convoqué pour approuver les listes pour les élections européennes, en une manifestation nationale de soutien à Sánchez, ce samedi, au siège national du parti, rue Ferraz, à Madrid.
L’agence de presse espagnole Europa Press rapporte que le PSOE envisage une « mobilisation massive » et souligne que les fédérations du parti dans les différentes régions ont mis à disposition des bus gratuits pour que leurs membres puissent assister à la manifestation devant le siège du parti.
Deux des principales figures du Parti relèvent le défi de soutenir Pedro Sánchez, l’ancien président du gouvernement, José Luis Zapatero, et la vice-présidente de l’actuel gouvernement, Maria Jesus Montero.
Zapatero, interviewé jeudi par la radio espagnole Cadena SER, a demandé aux « sympathisants » de « se mobiliser en faveur de la démocratie, du respect, de la justice et de la tâche de Pedro Sánchez », soulignant que cette affaire est « très similaire » à ce qui s’est passé au Portugal. avec António Costa.
«Il y a eu un processus du ministère public qui semble n’avoir abouti à rien, il y a eu des élections et la droite a gagné. Cela n’arrivera pas ici. Cela ne peut pas arriver ici », a déclaré l’ancien leader du PSOE.
Selon Europa Press, Maria Jesús Montero a déclaré qu’elle n’envisageait pas d’assumer ce rôle si Sánchez démissionnait, affirmant qu’elle était “absolument concentrée” sur “l’aide au président pour qu’il ait assez de courage pour pouvoir continuer”.
Parmi les sénateurs, les dirigeants locaux et les présidents des fédérations socialistes régionales, plusieurs personnalités du parti ont manifesté leur soutien à Sánchez. Salvador Illa, leader du Parti Socialiste Catalan (fédération régionale du PSOE) a lancé un « appel à la résistance collective ». Le président de la région Castille-La Manche, Emiliano García-Page, mentionné par le journal Le pays comme « le baron de loin le plus critique à l’égard de Sánchez », il a rejeté toute stratégie politique, n’y voyant qu’« une réaction humaine ».
Du côté des partenaires gouvernementaux de Sumar, la dirigeante Yolanda Díaz a rencontré ce vendredi les ministres de sa plateforme, ainsi que les porte-parole des partis qui la composent pour discuter de la situation du gouvernement après la lettre de Pedro Sánchez.
Selon des sources citées par InfoLibre, Sumar entend maintenir le gouvernement actuel, justifié par la « nécessité de défendre la démocratie et de continuer à faire avancer un agenda social ambitieux ».
Du côté de l’opposition, le maire de Madrid, José Luís Martínez-Almeida, du PP, a vivement critiqué la mobilisation du PSOE dans la capitale espagnole, la qualifiant de « pèlerinage ».
“Cela me semble un spectacle quelque peu ridicule de louer des bus pour venir à une manifestation à Madrid, pour tenter de collectiviser les sentiments et démontrer un soutien indéfectible au leader bien-aimé”, a-t-il déclaré dans une déclaration aux journalistes.
Texte édité par Paulo Narigão Reis