Le quotidien des agents recenseurs lors du cinquième Recensement général de la population sénégalaise malgré les troubles politiques

Le quotidien des agents recenseurs lors du cinquième Recensement général de la population sénégalaise malgré les troubles politiques

Dakar, 15 juin (APS) – L’étudiante Awa Diaw, membre d’une des équipes de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) travaillant sur le recensement général de la population sénégalaise, décrit le quotidien des agents recenseurs qui continuent de travailler malgré les troubles politiques et les contraintes liées à la tension politique et à ses conséquences.

Le recensement général de la population, lancé le 14 mai dernier, devait prendre fin le jeudi 15 juin, mais sa durée a été prolongée de cinq jours en raison des troubles politiques et des manifestations violentes survenues après l’annonce de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour “corruption de la jeunesse”.

Ces événements ont perturbé le travail des quelque 27 000 enquêteurs et superviseurs qui avaient déjà commencé à parcourir le Sénégal dans le cadre du cinquième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5).

Divisés en groupes déployés dans des districts de recensement (DR), les enquêteurs, reconnaissables à leur polo et leur casquette siglés RGPH, équipés de tablettes, se rendent chaque jour au domicile des Sénégalais.

Responsable d’un DR avec le titre de contrôleur, Awa Diaw dirige une équipe de cinq enquêteurs. Sa journée commence le matin à 9 heures. Elle est responsable de la zone située entre le siège de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) et le quartier Abdoulaye Nar Samb à Grand-Dakar. “Après la réunion du matin, je pars avec un enquêteur de mon équipe”, explique-t-elle.

En moyenne, chaque agent mène une enquête dans dix maisons par jour. Le travail est plus rapide dans les maisons basses, où il n’y a généralement qu’un seul ménage. En revanche, dans les immeubles R+4 par exemple, qui comptent plusieurs appartements et donc plusieurs familles, une seule de ces habitations peut occuper toute la journée de travail de l’agent, précise le responsable du district de recensement.

Cependant, cela ne dérange pas l’enquêteur qui peut y trouver un moment de repos après de longues marches sous le chaud soleil de Dakar.

Absorbés par leur travail, les enquêteurs sont parfois confrontés au refus de certains ménages de les accueillir ou de répondre à leurs questions.

“La plupart du temps, nous recevons la même réponse de refus, liée à une croyance selon laquelle le comptage du nombre de membres d’une famille porte malheur”, indique Awa, soulignant que dans de tels cas, les enquêteurs font preuve de tact et entament de longues séances d’explication et de sensibilisation.

“Dans d’autres cas, ils sont confrontés à des partisans de théories du complot, pour qui ce recensement dissimule des relents politiques profitables aux détenteurs actuels du pouvoir”, ironise Awa Diaw.

Voici le quotidien des milliers d’enquêteurs déployés par l’ANSD pour les besoins du cinquième Recensement général de la Population et de l’Habitat (RGPH-5), dans le respect des engagements internationaux de l’État du Sénégal.

ABB/AKS/OID

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