Le rachat de RED Digital Cinema par Nikon : la rencontre entre David et Goliath

Le rachat de RED Digital Cinema par Nikon : la rencontre entre David et Goliath
    
    

                
    
    

Un géant avale un nain : Nikon a publié un communiqué de presse annonçant le rachat de RED Digital Cinema. Connue sous le nom de RED, cette entreprise californienne experte de la vidéo est réputée dans le monde du cinéma. Fondée en 2005, elle s’est fait connaître pour son grand savoir-faire logiciel et électronique. Ses caméras ont été parmi les premières à filmer en 4K puis 8K grâce à de très grands capteurs, tandis que ses algorithmes et standards de compression sont parmi les plus efficaces du segment.

Face aux géants que sont Canon, Nikon et Panasonic, Nikon n’a jamais réussi à tirer son épingle du jeu dans le domaine de la production vidéo. D’abord accusé par RED de violer ses brevets, Nikon s’est rabiboché avec la société avant de la racheter. Une acquisition qui pourrait lui permettre de peser (enfin) dans un secteur très dynamique : la vidéo.

    

            Publicité, votre contenu continue ci-dessous
            
        

Goliath avale David

Il faut d’abord souligner la différence de taille entre les deux protagonistes. Nikon est surtout connu pour ses appareils photo. Toutefois, ses 18 790 employés à la fin mars 2023 généraient l’essentiel du chiffre d’affaires dans de nombreux autres secteurs (optiques, instruments de mesure, robots industriels, machines-outils pour la production de semiconducteurs… la liste est longue)

Face à cela, RED Digital Cinema est une PME d’un peu plus de deux cents employés qui vend un petit volume de caméras — certes très onéreuses — et occupe un marché de niche. Néanmoins, dans son domaine, RED Digital Cinema est une référence et son aura est grande — à tel point que l’entreprise avait commencé à développer des smartphones dédiés à la vidéo.

    

            Publicité, votre contenu continue ci-dessous
            
        

Nikon et la vidéo : c’est compliqué

Alors que toutes les entreprises reines de la vidéo — Canon, Sony et Panasonic — disposent de modèles dédiés au vlogging et ont vendu à la pelle des boîtiers photo pour faire de la vidéo, Nikon est un peu le canard boiteux du segment. Dès le virage vers la vidéo sur reflex, Canon a pris les devants avec ses 5D Mark II, Mark III et finalement ses caméras C. Chez Panasonic, les GH puis S ont garanti à la société une place de choix dans les productions vidéo légères.

Les KeyMission furent un énorme raté de Nikon.

© Les Numériques

Quant à Sony, qui était déjà un géant de la production vidéo broadcast puis des caméscopes, il a profité de la lenteur de Canon et Nikon à concevoir des hybrides pour se faire une place au soleil.

Dans toute cette histoire, qui a vu les hybrides photo se transformer en machines de guerre vidéo, Nikon a réussi à être le premier à lancer un réflex avec la vidéo (D90, modèle APS-C)… avant d’échouer partout ailleurs. Notamment avec ses action-cams KeyMission, parties aussi vite qu’elles étaient venues.

    

        

            
 

    

        
                    Nikon Z8
        
                    

            
 
Prix de lancement 4600 €