Au Sénégal, le report de l’élection présidentielle prévue le 25 février a plongé la région de Ziguinchor, en Casamance, dans une nouvelle période d’incertitude. Les opérateurs économiques espéraient que la reprise des liaisons maritimes entre Dakar et Ziguinchor coïnciderait avec cette échéance. Cependant, la suspension des liaisons depuis juin 2023, ainsi que les violences entourant le procès de l’opposant Ousmane Sonko, ont lourdement affecté l’économie de la région.
Sur le port de Ziguinchor, le calme règne. Les engins de manutention sont à l’arrêt et le site est désert. Lamine Diedhiou, un docker, déplore ce changement en témoignant qu’auparavant, “il y avait du monde, il y avait du bruit”. Il attend avec impatience le retour des ferrys, car il se sent pressé par la situation actuelle qui le laisse sans emploi.
La suspension des liaisons maritimes, attribuée officieusement à des raisons de sécurité nationale après des émeutes en juin 2023, a un impact majeur sur l’économie de la région. Malamine Mané, président d’une entreprise de manutention, trouve la situation incompréhensible, soulignant l’importance du secteur pour l’emploi dans la région.
Au port de pêche de Boudody, Kébé Samb constate les pertes occasionnées par l’absence de liaisons maritimes vers Dakar pour vendre ses poissons et crevettes.
Cette suspension a des répercussions économiques significatives pour la région, avec des produits manquant sur les marchés et des alternatives terrestres plus coûteuses et moins sûres. Le président de la Chambre de commerce de Ziguinchor, Jean Pascal Ehemba, estime l’impact financier à des milliards de FCFA. Il espère une aide de l’État pour soutenir l’économie de la région.
Bien que le Premier ministre ait annoncé une reprise prochaine des liaisons lors de sa visite à Ziguinchor le mois dernier, aucune date précise n’a encore été fixée.