Le réseau de soins en avortement du Nouveau-Brunswick demande au gouvernement provincial d’imiter d’autres provinces en rendant les méthodes de contraception gratuites.
Le réseau indique que plusieurs personnes au Nouveau-Brunswick n’ont pas accès à des méthodes de contraception gratuites, et que cet accès devrait être garanti par le gouvernement provincial au même titre que la pilule abortive mifegymiso, qui est gratuite au Nouveau-Brunswick depuis 2017.
La porte-parole du groupe, Dre Martha Paynter, affirme que le Nouveau-Brunswick pourrait ainsi imiter la Colombie-Britannique et le Manitoba, où la contraception sur ordonnance est disponible sans frais.
«Nous avons besoin de quelque chose d’extrêmement simple. On va à la pharmacie, on présente l’ordonnance et on la reçoit», dit-elle.
Le Nouveau-Brunswick dispose d’un régime de médicaments qui couvre certaines méthodes de contraception pour les personnes qui n’ont pas d’assurance mais qui ont une carte d’assurance-maladie.
La porte-parole affirme toutefois que cette couverture n’est pas suffisante puisque ses primes d’assurance sont déterminées en fonction du revenu, et qu’il faut toujours débourser une quote-part de 30%, jusqu’à un montant maximal par ordonnance.
Elle affirme que les adultes n’ont souvent aucun problème à remplir les formulaires nécessaires et à compléter l’évaluation du revenu pour ce régime. Mais c’est plus complexe pour les jeunes.
«Si je suis une fille de 15 ans, je ne peux pas faire ça. C’est trop demander, ce n’est pas réaliste. Donc, nous voulons avoir des solutions qui fonctionnent de façon appropriée pour la population de patients», affirme celle qui est aussi infirmière et professeure adjointe à l’Université du Nouveau-Brunswick.
Le coût des méthodes de contraception peut aussi être un obstacle important, surtout pour les jeunes, selon elle.
Elle souligne que la pilule contraceptive orale peut coûter 20$ par mois ou plus, et qu’un dispositif intra-utérin peut coûter entre 75$ et 550$.
Mme Paynter affirme aussi que la couverture universelle de la contraception serait moins coûteuse pour l’État puisque les grossesses non désirées sont plus coûteuses pour le système de santé.
Selon une étude de 2015 publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne, à l’échelle du Canada, cette couverture augmenterait les dépenses publiques de 157 millions $ par an. Mais selon une autre étude du Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada, toujours en 2015, cela serait compensé par des économies d’environ 320 millions $.
Le ministère de la Santé a rappelé par courriel que le régime de médicaments du Nouveau-Brunswick est disponible et que les clients du ministère du Développement social, comme ceux qui reçoivent l’aide sociale, n’ont rien à débourser.
«Nous étudions activement les lacunes du système qui pourraient devoir être prises en compte», a aussi indiqué le ministère.
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2024-02-15 05:20:40