Au basket-ball, le fait d’évoluer en NM2 (4e échelon) relève d’un vacillement permanent. Aux portes du top 5 l’an passé dans sa poule (6e sur 14 équipes), le Rezé Basket 44 s’apprête à disputer sa septième saison consécutive dans ce que son entraîneur, Donald Chantreau, défini comme « le championnat le plus bâtard. » Au carrefour entre le monde professionnel et amateur.
« On est encore en phase de recrutement »
Sac à dos en bandoulière, l’ancien ailier professionnel (Nantes, Angers…) déambule posément dans le gymnase Arthur-Dugast, l’antre du Rezé Basket 44. Une poignée de son effectif de N2 s’équipe dans les gradins pour l’entraînement. « Le groupe n’est composé que de huit joueurs. On est encore en phase de recrutement. Je cherche un vrai 5 (pivot), solide, près du cercle. Seulement, ça coûte cher. Notre pivot de l’an dernier, Felipe Braga, était notre seul joueur pro de l’effectif. C’est un poste déterminant qui va faire qu’on va soit jouer le top 3 ou le maintien »argument Donald Chantreau.
Limité à quatre recrutements, « une aberration », le technicien a choisi de conserver l’ossature de l’an dernier et « de piocher » dans l’équipe réserve qui évolue en N3. « Zahid (Yahiaoui) en est l’illustration. Il s’est développé en équipe 2. Il est désormais prêt pour évoluer avec nous. » Une perspective qui devrait s’intensifier dans les années à venir. « On a mis en place une section sportive au collège Saint-Paul à Rezé et procédé à un rajeunissement de notre effectif de N3 »glisse Pierre Lusseau, président du club. L’équipe première ne représente qu’un tiers du budget du club. « On ne sort pas le chéquier. Ils travaillent tous à côté. »
Le groupe NM2 du Rezé Basket 44 attend le renfort d’un pivot. | OUEST-FRANCE
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Le groupe NM2 du Rezé Basket 44 attend le renfort d’un pivot. | OUEST-FRANCE
« Nous ne sommes pas professionnels »
En parallèle de trois entraînements par semaine et des périples en minibus qui lui « bouffent le week-end »Ismaïla Sarr occupe le poste de chauffeur-livreur. « Le réveil pique le matin. Mais j’ai besoin de cet argent pour aider ma famille au Sénégal »confie cet ancien coéquipier de Victor Wembanyama à Nanterre.
Les récits s’enchaînent. Attila Ergir, 21 ans, étudiant en management, complète lui ses revenus en tant que serveur. « Je rentre parfois le samedi soir à 3 h d’un match et je commence le matin à 10 h. J’étais en prépa d’économie auparavant, je maîtrise les rythmes intensifs »raconte-t-il en esquissant un léger sourire. « La fédération a souvent tendance à l’oublier. Nous ne sommes pas professionnels »martèle Pierre Lusseau.
Constamment dans le milieu de tableau les saisons précédentes, le Rezé Basket 44 aspire à maintenir ce cap. « La N1 n’est pas l’objectif dans l’immédiat. Il faudrait au moins doubler notre budget pour cela »poursuit Pierre Lusseau. Une simple question d’équilibre…
Le point sur le mercato :
Départ : Felipe Braga (BC Ardres, N2), Julian Ngufor (Union Rennes Basket, N1), Maël Jacq (Similienne Nantes basket, N3), Noah Thiam (pause)
Arrivées : Loïc Lautaret (Saint-Michel Tourcoing, N2)
2024-09-11 10:00:00
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