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Le rhume pourrait-il donner aux enfants une immunité contre le COVID ? Nos recherches offrent des indices

Le rhume pourrait-il donner aux enfants une immunité contre le COVID ?  Nos recherches offrent des indices
La raison pour laquelle les enfants sont moins susceptibles de tomber gravement malades avec le COVID que les adultes n’est pas claire. Certains ont suggéré que cela pourrait être dû au fait que les enfants sont moins susceptibles d’avoir des maladies, telles que le diabète de type 2 et l’hypertension artérielle, qui sont connues pour être liées à des COVID plus graves. D’autres ont suggéré que cela pourrait être dû à une différence dans les récepteurs ACE2 chez les enfants – les récepteurs ACE2 étant la voie par laquelle le virus pénètre dans nos cellules. Certains scientifiques ont également suggéré que les enfants pourraient avoir un niveau d’immunité existant plus élevé contre le COVID que les adultes. En particulier, cette immunité proviendrait de la mémoire Cellules T (cellules immunitaires qui aident votre corps à se souvenir des germes envahisseurs et à les détruire) générés par des rhumes courants – dont certains sont causés par des coronavirus.

Nous avons mis cette théorie à l’épreuve dans une étude récente. Nous avons découvert que les cellules T précédemment activées par un coronavirus qui cause le rhume reconnaissent le SARS-CoV-2 (le virus qui cause le COVID) chez les enfants. Et ces réponses diminuaient avec l’âge.

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Au début de la pandémie, les scientifiques ont observé la présence de lymphocytes T mémoire capables de reconnaître le SRAS-CoV-2 chez des personnes qui n’avaient jamais été exposées au virus. Ces cellules sont souvent appelées cellules T à réaction croisée, car elles proviennent d’infections passées dues à des agents pathogènes autres que le SRAS-CoV-2. La recherche a suggéré que ces cellules pourraient fournir une certaine protection contre le COVID, et même améliorer les réponses aux vaccins COVID.

Ce que nous avons fait
Nous avons utilisé des échantillons de sang d’enfants, prélevés à deux ans puis à nouveau à six ans, avant la pandémie. Nous avons également inclus des adultes, dont aucun n’avait auparavant été infecté par le SRAS-CoV-2.

Dans ces échantillons de sang, nous avons recherché des lymphocytes T spécifiques à l’un des coronavirus responsables du rhume (appelé OC43) et des lymphocytes T ayant réagi contre le SARS-CoV-2.

Nous avons utilisé une technique avancée appelée cytométrie en flux à haute dimension, qui nous a permis d’identifier les lymphocytes T et de caractériser leur état de manière très détaillée. En particulier, nous avons examiné la réactivité des cellules T contre OC43 et SARS-CoV-2.

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Nous avons découvert que les lymphocytes T à réaction croisée SARS-CoV-2 étaient étroitement liés à la fréquence des lymphocytes T mémoire spécifiques à OC43, qui était plus élevée chez les enfants que chez les adultes. La réponse des lymphocytes T à réaction croisée était évidente chez les enfants de deux ans, la plus forte à l’âge de six ans, puis s’est ensuite affaiblie avec l’âge.

Nous ne savons pas avec certitude si la présence de ces lymphocytes T se traduit par une protection contre le COVID, ou dans quelle mesure. Mais cette immunité existante, qui semble être particulièrement puissante au début de la vie, pourrait expliquer en partie pourquoi les enfants ont tendance à mieux s’en sortir que les adultes infectés par le COVID.

Certaines limites
Notre étude est basée sur des échantillons d’adultes (26-83 ans) et d’enfants de deux et six ans. Nous n’avons pas analysé d’échantillons d’enfants d’autres âges, ce qui sera important pour mieux comprendre les différences d’âge, d’autant plus que le taux de mortalité par COVID chez les enfants est le plus bas entre cinq et neuf ans et plus élevé chez les jeunes enfants. Nous n’avions pas non plus d’échantillons d’adolescents ou d’adultes de moins de 26 ans.

De plus, notre étude a porté sur les lymphocytes T circulant dans le sang. Mais les cellules immunitaires se trouvent également dans d’autres parties du corps. Il reste à déterminer si les différences d’âge que nous avons observées dans notre étude seraient similaires dans des échantillons provenant des voies respiratoires inférieures ou du tissu des amygdales, par exemple, dans lesquels des cellules T réactives contre le SRAS-CoV-2 ont également été détectées chez des adultes qui n’ont pas ‘t été exposé au virus.

(Cet article est syndiqué par PTI de The Conversation)

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