2024-11-29 00:23:00
Apollo 8 sollte nicht auf dem Mond landen, das geschah erstmals ein halbes Jahr später am 21. Juli 1969. Doch Frank Borman, William Anders und James Lovell drangen weiter ins All vor als je ein Mensch zuvor. Zehnmal umkreisten sie den Mond – und schossen an Heiligabend 1968 ein Foto, das die Welt verändern sollte: im Vordergrund der kahle graue Mond, im Hintergrund die aufgehende blau-weiße Erde. Auf Youtube ist in Tondokumenten zu hören, wie die Astronauten, die gerade noch über einen Mondkrater rätselten, bei einer Drehung des Raumschiffs das Unerwartete erlebten: Durch ein Fenster war plötzlich die aufgehende Erde zu sehen. „Oh mein Gott! Seht euch das an!“, rief Anders verblüfft.
Dieser erste Weltraumblick auf die Erde, „Earthrise“ genannt, gilt heute als eines der einflussreichsten Bilder aller Zeiten, es trug maßgeblich zur Entstehung der Umweltbewegung bei. Samantha Harvey folgt William Anders nun in die Weiten des Alls. In ihrem Roman „Umlaufbahnen“ erleben wir sechs Astronauten aus verschiedenen Ländern, zwei Frauen und vier Männer, einen Tag lang auf ihrer Raumstation 400 Kilometer über der Erde, die sie mit 28.000 Stundenkilometern umkreisen, sechzehn Mal am Tag. Alle neunzig Minuten bricht der Morgen aufs Neue an und lässt die Sonne auf- und untergehen wie ein mechanisches Spielzeug. Jedes Kapitel ist einem Orbit gewidmet. Obwohl die Autorin ihrem Bordpersonal ein Minimum an Eigenleben zugesteht – die Japanerin Chie erfährt vom Tod ihrer Mutter, der Russe Anton entdeckt einen Knoten am Hals, ein anderer ist unglücklich in seiner Ehe –, verschmelzen die sechs Stimmen im Laufe der Lektüre wie ein griechischer Chor zu einer einzigen Polyphonie.
Poetik, Metaphysik und letzte Dinge
Die kosmische Phantasie der britischen Autorin, die für dieses Werk soeben mit dem renommierten Booker Prize ausgezeichnet wurde, ist von bezaubernder Poetik und Metaphysik. Wenn außerhalb der Erde alles in einer mondhellen Masse verschwindet und Wolkenbüschel über dem Pazifik den nächtlichen Ozean kobaltblau erleuchten, kann man sich dieser außergewöhnlichen Stimmung und dem Sog der strahlend schwebenden Beschreibung nicht entziehen. Manchmal klingt es gar wie ein langes Gedicht.
Das Leben an Bord ist geprägt von Intimität und von Isolation. Harvey setzt das Thema gleich im ersten Satz: „So einsam sind sie in ihrem um die Erde kreisenden Raumschiff und gleichzeitig einander so nah, dass ihre Gedanken, ihre individuellen Mythologien, bisweilen zusammenfinden.“ Die transzendentale Heimatlosigkeit fällt zusammen mit dem Wissen um die Abhängigkeit voneinander. Die Raumfahrer sind Wissenschaftler, Profis, auch in metaphysischer Hinsicht. Sie wurden jahrelang daraufhin geschult, in absoluter Klarheit zu denken. Ihre Verbundenheit geht so weit, dass sie ihren aufbereiteten Urin trinken.
Harvey poursuit un objectif littéraire incroyablement ambitieux. Elle veut trouver des mots pour l’immensité que l’on ne peut pas comprendre. Elle y parvient avec une prose vertigineuse, à la fois claustrophobe et infinie. Harvey elle-même qualifie son roman de « pastorale spatiale ». Ce faisant, il se distingue délibérément d’autres histoires spatiales, comme des films comme « Space Odyssey » de Kubrick ou « Interstellar » de Christopher Nolan.
Le spectacle interstellaire est loin de son esprit. Sa sainte pilier est Virginia Woolf, qui apparaît ici à plusieurs reprises lorsque Harvey, avec six personnages principaux dans l’enceinte de l’auberge spatiale, fait référence au roman de Woolf “Les Vagues” ainsi qu’à “Mme Dalloway”, le roman de Woolf, qui a été également écrit en une seule journée. Dans les « orbites », il y a le fait intéressant que la définition d’un jour, définie par la rotation de la terre, est suspendue. L’équipage tente d’autant plus désespérément de conserver les rythmes et les habitudes familières, même si au réveil ils ne sentent plus leurs bras et leurs jambes, qui leur semblent comme des corps étrangers.
En chemin à travers les ténèbres
En général, ils tentent tous les six de s’installer au mieux pendant leurs neuf mois dans l’espace. Ils dorment comme des chauves-souris dans leurs sacs de couchage et avalent du dentifrice car les fuites de liquide mettent leur vie en danger en apesanteur. C’est pourquoi ils n’ont pas le droit de pleurer, sinon ils devront à nouveau retenir leurs larmes. Harvey dérive également à travers l’intrigue plutôt que de rechercher le drame ou le suspense. Il n’y a pas de rivalités, d’aventures ou de querelles sur ce vaisseau spatial qui serpente dans l’obscurité sans trace comme un gros moulin à café. L’histoire est plutôt une réflexion sur la nature des choses et le sens de la vie, qui gagne en profondeur grâce à la dimension surnaturelle. Ce n’est pas un hasard si l’Américain Shaun se souvient du tableau « Les Ménines » de Velázquez, qui est… mise en abyme et, comme une image dans l’image, continue de spiraler vers l’infini.
Comme nous l’apprenons dans les remerciements à la fin du roman, Samantha Harvey a demandé conseil à la NASA et à l’ESA. Cela explique leur connaissance précise des nombreux détails techniques et des activités quotidiennes des astronautes, qui paient le prix fort de ce voyage : la densité osseuse diminue en apesanteur, les artères se raidissent et les cœurs rétrécissent.
Mais l’apesanteur a une autre dimension. Les différences nationales et territoriales ne jouent plus de rôle ici. Non seulement les astronautes partagent leurs rations alimentaires entre eux, mais ils ne sont pas non plus intéressés par le fait que les toilettes soient séparées selon les nationalités. Le roman considère l’humanité non pas comme telle ou telle nation, mais comme l’ensemble de ces nations. La cohésion devient résilience face à une politique de croissance sans limites.
Les astronautes savent qu’ils participent eux-mêmes à la monstrueuse exploitation des ressources. Leur fusée à elle seule consommait autant de carburant au décollage qu’un million de voitures. Inspiré par le désir de protéger la terre, « Orbites » devient un roman poétique et politique de l’Anthropocène – et une déclaration d’amour pour la terre dans toute sa beauté vulnérable.
#roman #spatial #Orbits #Samantha #Harvey #est #sensationnel
1732852688