À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Plancher chauffant et cinéma maison: pour le prix d’un petit condo à Montréal, un riche amateur de VR peut se payer le plus luxueux des motorisés, qui se trouve en ce moment au Salon du VR de Montréal.
Évidemment, il existe des roulottes à plus d’un million de dollars, mais vous ne les verrez pas ici. Aucun concessionnaire ne soumettra un modèle haut de gamme aux doigts sales et aux grosses bottines de milliers de visiteurs.
«Si tu exposes un VR à 1 million $, les gens rentrent là-dedans comme dans une grange, puis ils arrachent toutes les poignées de porte. Par respect pour le prochain acheteur, on ne peut pas faire ça», dit Jean-François Lussier, le président de Horizon Lussier.
«On vend deux ou trois modèles à 800 000$ par année, mais ce n’est pas une clientèle que l’on rejoint par l’entremise des expositions.»
Le Salon n’avait pas encore ouvert ses portes qu’une longue file de gens patientait.
Une demi-heure après l’ouverture, c’était déjà achalandé. Il faut être prêt à patienter et attendre son tour si l’on veut visiter des dizaines de VR.
Une vigie surveille l’entrée de l’Allegro Red, de la marque Tiffin, à 510 000$. Six visiteurs à la fois.
Une pancarte intimant de ne pas uriner ni déféquer dans la cuvette de toilette rappelle que, comme le disait M. Lussier, certains visiteurs ne pèchent pas par excès d’égards.
À l’intérieur de ce modèle le plus cher du Salon, la salle de bain est plus spacieuse que celle de mon appartement actuel à Montréal. Il y a une télévision escamotable avec cinéma maison.
Le plancher en céramique est chauffant. Tous les contrôles sont électroniques.
On dirait un petit condo flambant neuf de Griffintown, version roulante et sans le chant du REM.
Ce VR à un demi-million fait tellement «maison» que le cachet roulotte n’y est plus du tout.
«Cléopâtre se promenait avec ses tentes et ses porteurs. Plus tard, les cowboys campaient dans leurs chariots à chariots. Aujourd’hui, on est un peu plus poules de luxe!» dit en riant M. Lussier.
«Est-ce que la céramique va se fissurer si on prend un nid de poule?» s’inquiètent Marc Boivin et Pascale Desroches, un couple de camionneurs dans la cinquantaine venus reluquer les VR pour leur future retraite durant laquelle ils comptent devenir des snowbirds du désert.
«Au lieu de la Floride, on ira en Arizona ou au Nouveau-Mexique, où les routes sont magnifiques pour la motocyclette», dit Mmoi Desroches.
Nouveauté cette année: les minimaisons roulantes… qui ne visent pas la clientèle des retraités.
Ce type d’habitation exige des articulations assez souples et fonctionnelles pour grimper ou descendre un escalier escarpé et pour évoluer accroupi comme Gollum quand on est dans l’espace chambre à coucher perché à environ un mètre sous le plafond.
«Ça vient d’arriver cette année. C’est merveilleux pour les familles, les enfants adorent ça et, à 50 000$, c’est abordable», dit Marc Rémillard, de Roulottes Rémillard, le petit-fils de celui qui fut un des premiers vendeurs de VR au Québec au début des années 1950.
Enfin, je suis en train de rêvasser devant une belle tente-roulotte de marque Vida qui serait parfaite pour mon fils et moi lorsque je me souviens que je ne suis pas ici pour acheter! Mais comme tout le monde ici, devant ces lieux de vie ambulants, je me suis pris à rêver.
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