Le 7 janvier 1922, Raoul Delorme a été retrouvé mort dans le quartier Snowdon à Montréal, la tête criblée de balles. Les soupçons se sont rapidement dirigés vers son frère, l’abbé Adélard Delorme, qui avait contracté une assurance vie de 25 000 $ à son nom une semaine plus tôt. Le scandale a éclaté car il était impensable à l’époque qu’un prêtre puisse être accusé de meurtre. Malgré les preuves accablantes, l’abbé a nié avec véhémence et a même présidé aux funérailles de son frère. Il a offert une prime de 10 000 $ aux témoins capables de mener les enquêteurs vers les meurtriers de son frère, mais il a finalement été arrêté et emprisonné. Après quatre procès retentissants, l’homme d’Église a été acquitté.
Il a essayé de manipuler la presse pour plaider sa cause jusqu’au bureau du premier ministre du Québec, Louis-Alexandre Taschereau, en vain. L’enquête a révélé qu’Adélard avait été déshérité par son père au profit de son frère Raoul, et qu’il avait rédigé un faux testament signé par Raoul. Les experts en graphologie ont prouvé que le suspect avait falsifié ces documents, mais c’est le pistolet de marque Bayard calibre 25 trouvé chez l’abbé qui a constitué la preuve la plus accablante.
Le Dr Wilfrid Derome, fondateur du laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale du Québec, a développé une expertise balistique originale qui a été déterminante lors du procès de l’abbé Delorme. Après 989 jours en prison, le prêtre a retrouvé son ministère après avoir été acquitté.
Le Dr Wilfrid Derome a publié une synthèse des connaissances sur la balistique deux ans avant sa mort en 1929.
