La décision de la maire de la capitale, Asmaa Rhlalou, d’allouer une somme colossale de 10 millions de dirhams du budget communal au Fonds spécial pour la gestion des effets du séisme d’Al Haouz s’est révélée plus problématique que bénéfique. Ce n’est pas tant le fait de soutenir le Fonds qui est critiqué, mais plutôt la façon controversée dont la maire a décidé de verser cette somme de manière unilatérale, sans l’aval du Conseil municipal.
Cette action a provoqué une véritable “révolte” parmi les présidents des groupes majoritaires du Conseil de la ville, qui ont rejoint de nombreux conseillers pour dénoncer la gestion “catastrophique” et “autocratique” de la maire de Rabat.
L’allocation de cette somme astronomique, “en dépit des règles de gestion communautaire et des dispositions légales régissant les collectivités locales”, comme le souligne la majorité, a suscité une demande d’explications de la part du Wali de Rabat, Mohamed Yacoubi.
En effet, le Wali de la région de Rabat-Salé-Kénitra, gouverneur de la préfecture de Rabat, a envoyé une lettre à la présidente du conseil communal de Rabat, lui demandant de fournir les procédures administratives relatives à l’octroi de cette allocation financière. Il a notamment demandé le procès-verbal de la réunion du conseil communal ayant approuvé cette contribution, une copie de la décision du conseil, ainsi que l’approbation du ministère de l’Intérieur.
Cette démarche du Wali fait suite à une correspondance des présidents des groupes au sein du conseil communal de Rabat, réclamant une enquête sur les actions de la présidente du conseil, Asmaa Rhlalou, concernant le décaissement des 10 millions de dirhams sans l’approbation préalable du conseil.
Ces présidents ont également écrit au trésorier régional de Rabat, exigeant des éclaircissements sur la manière dont il a autorisé ce décaissement sans le consentement préalable du conseil ou de ses membres.
Dans leurs correspondances, ils soulignent que la présidente du conseil a fixé le montant de la contribution et l’a décaissé sans soumettre la décision à l’examen ou à l’approbation du conseil, et sans fournir les documents nécessaires, notamment le procès-verbal du conseil. Ils accusent également le trésorier régional d’avoir effectué cette dépense sans les documents requis, enfreignant ainsi la procédure de décaissement des dépenses.
Depuis son entrée en fonction en tant que maire de Rabat, Asmaa Rhlalou a accumulé les faux pas, se mettant à dos la majorité de son conseil. Même ses anciens partisans ont cessé de la soutenir en raison de sa gestion qu’ils qualifient d'”autocratique”, dénonçant ses actions qu’ils jugent “catastrophiques” pour la gouvernance locale. Ses conseillers regrettent le manque de consultation et de transparence dans le processus décisionnel, craignant que cela ne compromette la crédibilité et l’efficacité du Conseil.
Récemment, un conflit a éclaté lors d’une réunion du Conseil communal de Rabat. Suite à des agressions physiques et verbales contre plusieurs élus représentant différents courants politiques, certains conseillers accusent directement la maire de la ville, Asmaa Rhlalou, d’être à l’origine de ces actes. Dans un communiqué, des représentants de trois partis politiques, à savoir le Parti du progrès et du socialisme (PPS), le Parti de l’Authenticité et de la Modernité (PAM) et le Parti de l’Istiqlal (PI), ont annoncé une conférence de presse, qui a finalement été reportée à une date ultérieure.
Les élus locaux, dans un document consulté par Hespress FR, déclarent avoir été agressés après avoir demandé la tenue d’une session extraordinaire du Conseil municipal par le biais d’une demande signée par 63 membres. Ils accusent des individus étrangers au Conseil et affiliés à Asmaa Rhlalou d’être les auteurs de ces agressions.