ll est chevalier de la Légion d’honneur. Il est membre de l’Institut. Il est directeur de l’Académie de France à Rome. Il est professeur à l’Ecole des Beaux-Arts. Bref, il n’y a pas de plus parfaite incarnation du peintre institutionnel. Et ce peintre, c’est** Ingres** . L’institution entraîne l’académisme, dit-on. Il y a là un glissement tout naturel du vocabulaire. Académie, académisme. C’est parfois vrai. Et parfois faux. Nous savons bien que le maître d’Ingres, David, qui n’était pas moins « académique » que lui en peinture, gardons ce mot un instant, a été révolutionnaire en politique. Eh bien, je me demande s’il n’y a pas dans Ingres beaucoup plus que ce qu’on y voit. Une chose à laquelle on ne pense pas tant il a l’air évidemment « classique » ou « néoclassique ». Une ambiguïté.
Quel est cet étrange M. Ingres qui casse les catégories ?Cet auteur de tant de grands tableaux de genre qui sont les rêves des musées du XIXe siècle, mais aussi d’œuvres de commandes parfois inachevées comme L’Âge d’or qu’il a entrepris pour le château de Dampierre, dans les Yvelines ? Comment ce grand finisseur, ce virtuose de l’achèvement, a-t-il pu laisser une œuvre en plan ?
Je reçois pour en parler Adrien Goetz ,maître de conférences à l’Université Paris-Sorbonne, auteur d’Ingres Collage essai accompagnant une exposition dont il a été le commissaire au musée Ingres à Montauban, et du roman* La Dormeuse de Naples* , sur les aventures imaginaires d’un chef-d’œuvre perdu par Ingres en 1815.Charles Dantzig
**Reportage de Camille Renard : **
Entretien avec Benjamin Lazare qui a mis en scène l’opéra baroque de Cavalli, Égisthe, créé à Venise en 1643 et jamais encore présenté en France. Une certaine idée de l’âge d’or, proposée cet hiver par l’Opéra comique à Paris.
L’odalisque à l’esclave de J.A.D Ingres 1842 château de Dampierre en arrière-plan
Bibliographie
*Ingres* 1780-1867 dir. Vincent Pomarède, Stéphane Guégan, Louis-Antoine Prat et Eric Bertin, catalogue de l’exposition du Louvre, Gallimard, 2006, en particulier “L’Age d’or, un rêve inachevé”, p. 340-347
Georges Vigne, Papiers d’Ingres publications du Musée de Montauban, n° 6, 1992, n°12, 1994, n°18, 1998, correspondant aux trois expositions successives organisées par le Musée Ingres de Montauban à propos des dessins préparatoires pour *L’Age d’Or *
Adrien Goetz, Ingres Collages Musée Ingres de Montauban-Le Passage, 2006
Adrien Goetz, La Dormeuse de Naple s, roman, prix Roger-Nimier, Prix des Deux-Magots, 2004, Le Passage et Points Seuil
Adrien Goetz © Radio-France -Caroline Gillet
Pour voir la peinture murale d’Ingres, L’Age d’Or : le château de Dampierre est ouvert à la visite
Pour découvrir le très important fonds de dessins légué par Ingres à sa ville natale, des expositions sont organisées tout au long de l’année par Florence Viguier, conservatrice du Musée Ingres de Montauban, informations sur
2022-02-08 00:14:00
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